Nouvelle victoire du Limoges CSP en Championnat, 81-77 contre Dijon, pour le compte de la 10ème journée. Si Limoges a quasi toujours fait la course en tête, les hommes de Massimo Cancellieri ont su faire face au retour des Bourguignons dans le money-time et s'imposer, à l'issue d'une rencontre à haute intensité.
Ce n'était que la dixième journée du Championnat, mais Beaublanc, plein jusqu'à la gueule, a par moment cru vivre une rencontre de phase finale.
Non pas que les deux équipes aient proposé un rêve de basket, non.
Mais un combat sans relâche, une lutte féroce, un duel physique et rugueux, et une fin de match à suspens et irrespirable, oh que oui !
Sur le papier, Dijon, solide troisième, qui venait de battre Monaco et l'ASVEL, tout en marquant en moyenne 92,4pts par match, s'annonçait come un solide client, sinon un favori, face à un CSP tout de même deuxième meilleure défense de la Ligue (78,8pts/m).
Pourtant Limoges avait l'occasion d'accrocher un troisième scalp, en sept jours, à sa ceinture.
Et le début de match confirmait l'envie des hommes de Cancellieri.
Vite contrariée toutefois par l'organisation et la puissance des visiteurs.
Mais alors que l'on pouvait craindre de s'acheminer vers un long calvaire, Nicolas Lang (déjà lui, nous y reviendrons) stoppait l'hémorragie, à longue distance, et relançait les siens (9-10, après 4'30'').
Mieux, cela conduisait Limoges sur les rails d'un 11-0, qui donnait aux locaux jusqu'à 8 longueurs d'avance.
Débuts d'une soirée tranquille ?
Que nenni !
La fin du premier quart voyait en effet les visiteurs souffler sur la nuque du CSP, qui ne menait que d'un point, 21-20.
Qu'importe, Limoges remettait son basket sur l'ouvrage, et, avec notamment un Ugolin en feu, et à longue distance, excusez du peu, reprenait le large.
Et c'est là que le match devint curieux.
Alors qu'ils se mettaient à défendre comme des chiens, les Limougeauds virent pourtant les Dijonnais revenir.
Et alors que ceux-ci commettaient moins d'erreurs, et dominaient totalement la partie, ils ne parvinrent pas à recoller !
Résultat, la pause était atteinte sur un encourageant 41-34 pour Limoges.
Nicolas Lang avait été un parfait capitaine (13 pts), et ce que les balles perdues, le faible rebond offensif et la réussite relative aux lancers-francs avaient couté, le rebond défensif et les passes décisives l'avaient largement compensé !
Bref, oui, Beaublanc y croyait, et la Dolce Vita s'annonçait.
Comme toujours (non, on est dur, comme souvent) avec Limoges, la réalité était toute autre.
Et au retour des vestiaires, sans jamais réussir à s'échapper, le CSP voyait au contraire ses adversaires revenir, lentement mais sûrement.
On était parfois à deux points d'écart…
Mais là encore, et avec encore un trois points de Lang, Limoges se fabriquait un petit pécule, 61-54, avant les ultimes dix dernières minutes.
Beaublanc, qui jusque là avait été un gai et bruyant chaudron, passa alors en mode apnée !
Insensiblement, Dijon répondait du tac-au-tac à la moindre action limougeaude.
Et s'il y avait des erreurs, et du déchet, de chaque côté, ce sont les visiteurs qui, dans un silence glaciale, prenaient subitement la tête, 68-69 puis 68-71, avec à peine, un peu plus de trois minutes à jouer !
Comme souvent (non, on est dur, comme parfois), Limoges manqua de "décrocher".
Quatre possessions consécutives venaient de se terminer de manière vierge quand, en autant de temps, Dijon avait frappé !
Mais là où, sans aucun doute, en début de saison, le CSP aurait abdiqué, ou faillit, Limoges, en ce dimanche soir, décida au contraire de se rebeller.
Mieux encore, de faire d'abord le dos rond puis de se muer en un animal à sang froid.
Le money-time s'annonçait suffocant, il fut un modèle de gestion, dispensé par Limoges.
Nicolas Lang, qui n'avait pas pris un seul shoot depuis dix minutes, dégaina subitement un trois points venu d'ailleurs, à deux minutes du terme. (75-73).
Tous ceux qui passaient par la ligne des lancers-francs ne tremblaient pas.
Et à moins de dix secondes de la sirène, et fort de deux points d'avance, Limoges annihilait la tentative de Dijon, et se garantissait, à priori, l'avantage de la possession...
Qu'elles furent longues ces dix dernières secondes !
Mais qu'elles furent bonnes, tant la joie, la liesse, la communion qui éclatèrent à leur issue, enthousiasmèrent Beaublanc !
En conférence de presse, Nenad Markovic, le coach dijonnais, n'était pas loin de la colère froide, tant, s'il ne contestait pas la victoire limougeaude, il ne décollerait pas des erreurs des siens.
Nicolas Lang, à peine essoufflé par le combat livré, qu'il reconnaissait pourtant intense, refusait toutefois de s'enflammer : "On est à peine à 6-4 ! On a de beaux résultats, mais il y a notre début de saison...".
Cela dit, il convenait que Limoges aurait probablement perdu ce match en début de saison et que oui, la réaction et le sang-froid des Limougeauds ce soir étaient à la fois une fierté et une source sinon d'espérance, du moins de travail.
Quant à Massimo Cancellieri, bien que se déclarant épuisé, et voulant plus parler d'autre chose que de seul basket, notamment de son étonnement et son respect pour l'amour de ce sport, de ce club et de ses acteurs, que montrent Limoges et ses supporters, il convenait que la victoire était belle et que son contenu, même lié aux contraintes spécifiques de l'adversaire, faisait du bien !
Voilà donc, au bout de dix journées, Limoges à la 7ème place du Championnat, avec, en guise d'objectif, la réception de l'ASVEL, le trois décembre prochain, à Beaublanc.
Ce pourrait être mieux…
Ce pourrait franchement être pire, notamment après les tous premiers matchs de la saison.
Le CSP, ce dimanche soir, n'a pas été flamboyant.
Le CSP, ce dimanche soir, n'a pas été brillant.
Mais comme rarement cette saison, le CSP a été solide, uni, combattant, hargneuse et surtout, victorieux .
C'est quoi déjà la formule ? What else ?