Nouvelles dénominations, soutiens plus ou moins discrets… Si on ne s’intéresse pas de près à la politique, il est difficile de s’y retrouver. Pour l’heure, les préfectures communiquent officiellement les noms des candidats mais pas leurs appartenances politiques. Tentons un décryptage.
Nouveau Front populaire, Alternative Républicaine, Ensemble pour la République… Pour ces législatives 2024, de nouvelles références devraient apparaître, ou pas, sur les affiches électorales.
À gauche, un nouveau nom
Regardons d’abord à gauche. La Nupes, alliance des partis de gauche pour les législatives de 2022, s’est transformée en Nouveau Front populaire, en référence à l’alliance menée par Léon Blum en 1936 pour contrer la violence des ligues nationalistes.
En Limousin, le Nouveau Front populaire présente un candidat par circonscription. Vous trouverez à côté du nom générique son parti d’origine : LFI pour les insoumis, PS pour les socialistes, Les écologistes pour les écologistes.
À droite, de nouvelles bannières
Les choses se compliquent à droite, entre l'explosion du parti Les Républicains et un mouvement macroniste parfois jugé encombrant.
Vous ne verrez la mention "majorité présidentielle" que sur une affiche, celle du creusois Jean-Baptiste Moreau. Officiellement, il est affilié à "Renaissance", le parti présidentiel. En 2022, c’était encore "La République en Marche". Mais il pourrait aussi avoir l'étiquette "Ensemble pour la République", le nouveau nom d'une coalition gouvernementale.
"Ensemble pour la République" soutient dans les autres départements les candidats de droite, mais c'est assez discret. En Haute-Vienne, la droite et le centre font alliance sous un nom local, "Alternative Républicaine". C'est une coalition modérée, "ni RN ni LFI" selon son créateur Guillaume Guérin. Mais le chef de file de la droite du département insiste : il ne soutient pas en retour le président de la République.
Les deux sortants Les Républicains de Corrèze sont aussi soutenus par la majorité présidentielle et l'assument, sans le revendiquer. Mais ils prennent aussi leurs distances avec les divagations de leur parti : Frédérique Meunier se présente désormais comme "divers droite", et Francis Dubois représente "Du Courage !", le micro parti d'Aurélien Pradié.
En Creuse, la présidente du département Valérie Simonet est elle-même opposée à un autre LR, avec un risque de confusion : il a fait alliance avec le Rassemblement National et il a une toute nouvelle étiquette, "Rassemblement des droites."
Parfois, la continuité
Hormis ce cas particulier en Creuse, les candidats d'extrême droite se répartissent entre Rassemblement National, Debout la France et Reconquête, des noms récents, mais déjà présents aux précédentes législatives.
À l’extrême gauche, les candidats Lutte Ouvrière sont fidèles au rendez-vous : depuis une première participation aux législatives de 1973, l’ancien parti d’Arlette Laguiller a le mérite de la constance.