Le week-end de la Pentecôte n'a pas permis d'obtenir la signature de la propriétaire du Limoges CSP à l'offre de recapitalisation de Lionel Peluhet. Alors que mercredi dernier, sous la pression de la DNCCG, un accord semblait imminent, finalement ce mardi matin, la situation est toujours bloquée. Le président de la DNCCG, Patrick Hianasy a pourtant dit clairement que "sa patience avait des limites". Mais la DNCCG va rester "silencieuse" jusqu'à la réunion du 28 mai.
Le lundi de Pentecôte n'a pas été un jour chômé pour le président du CSP, Didier Jamot, et pour le candidat à la reprise du CSP, Lionel Peluhet. Les deux hommes, qui se connaissent bien, et qui ont un passé commun de dirigeants du groupe Intermarché et de partenaires historiques du CSP, ont échangé à de nombreuses reprises tout au long du week-end.
"La situation est bien compliquée"
Mais Didier Jamot doit concéder ce matin que "la situation est bien compliquée". Le président du CSP espère un accord signé "d'ici demain mercredi, au plus tard, ou peut-être aujourd'hui", mais il ne peut en être sûr.
Le vice-président du conseil départemental, Thierry Miguel, lui aussi, est en contact régulier avec Lionel Peluhet, fait le même constat : "nous n'en savons pas plus !".
LA DNCCG s'impatiente
La situation devient pourtant critique. Le président de la DNCCG, Patrick Hianasy, dans un entretien jeudi soir avec la presse, a eu du mal à dissimuler son agacement face à l'attitude de Céline Forte.
La propriétaire du club n'a pas eu de contact avec lui, "depuis l'entretien du 2 avril, au cours duquel, elle avait pris l'engagement de l'arrivée de nouveaux actionnaires à hauteur de quatre millions d'euros".
Patrick Hianasy a également rappelé, que l'ouverture de capital avec Lionel Peluhet, avec qui "il s'entretient tous les jours", devait être conclue "le 3 mai, puis le 10, le 13 et finalement le 16", mais que la signature de Céline Forte n'était "toujours pas effectuée", jeudi en fin de journée.
Il a ajouté que "sa patience a des limites", et selon notre confrère du Populaire du Centre, Matthieu Marot, il semblerait que cette limite soit fixée ce mardi à 12 heures.
Finalement, la DNCCG n'a pas prévu de communiquer une nouvelle fois sur la situation du CSP, et elle devrait rester "silencieuse" jusqu'au 28 mai.
Le club est convoqué mardi prochain à 10h devant le gendarme financier.
Le sort d'Angiolina Forte
Deux points semblent être au cœur des ultimes discussions : la gouvernance du club, et l'avenir d'Angiolina Forte, 27 ans, actuellement directrice de la communication et de la stratégie du Limoges CSP, et membre du directoire du club. La fille aînée de Frédéric Forte expliquait dans un message sur un réseau social adressé à son père décédé, son attachement viscéral au CSP en ces termes : "je donnerai le meilleur de moi-même pour que le CSP grandisse encore, pour te rendre fier. J'ai décidé de faire du drame de ma vie un chemin de vie, toujours guidé par l'amour. Mon amour pour toi et pour le club".
Selon nos informations, Angiolina Forte serait opposée à la prise de contrôle du club, sauvé par son père et l'argent de sa mère, en 2004.
Selon le site Beaublanc.com, c'est la mise à l'écart d'Angiolina Forte dans le projet de reprise, et de son compagnon Guillaume Lanave, directeur commercial, qui serait à l'origine des blocages actuels.
La meilleure option financière
Car sur un plan financier, le projet de prise de contrôle de Lionel Peluhet est la meilleure option offerte à Céline Forte et aux membres de sa famille qui ont beaucoup investi de leur argent personnel. Le repreneur propose, en effet, un doublement du capital actuel du club de 1.154.000 €, en apportant 1.200.000 € par l'émission de nouvelles actions.
Cette solution, déjà utilisée l'an dernier avec une augmentation de capital de 600.000 €, offre le double avantage d'injecter de l'argent frais pour compenser les dettes du club, estimées cette année encore à "600.000 euros", selon Didier Jamot, mais elle permet aussi à Céline Forte de conserver ses parts et donc de ne rien perdre.
Toute autre solution et notamment un dépôt de bilan, faute d'accord de recapitalisation, conduirait à la disparition de l'équipe professionnelle et à la dissolution du capital pour assurer le paiement des créanciers.
Faute d'avoir réussi à tenir ses engagements, exprimés dans le communiqué annonçant de nouveaux actionnaires, le 4 mars, et devant la DNCCG le 2 avril, Céline Forte n'a plus d'autre choix que d'accepter la proposition de Lionel Peluhet, même si cela représente un arrachement douloureux pour elle-même et sa fille.