Depuis plusieurs jours une famille algérienne, avec deux enfants, vit dans la rue à Limoges. Sa situation administrative est dans l’impasse et elle ne peut plus être hébergée par le 115. Le collectif de sans-papiers qui la soutient réclame un toit pour « raisons humanitaires ».
 

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Après plusieurs nuits d'incertitude, les parents et leurs deux enfants en bas-âge ont enfin trouvé une solution pour passer la nuit à l'abri. Une solution provisoire et très rudimentaire puisqu'il s'agit d'une cave de quelques mètres carrés :

On empile les tabourets là et on met le matelas comme ça (par terre) pour que la porte ferme. Le reste de la journée, on est dehors, dans la rue

Naïma, la mère

Cette famille algérienne est arrivée en France il y a environ 2 ans.
Déboutée de sa demande de régularisation en mai, elle fait désormais l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Sa situation juridique est dans l'impasse.
Soutenue par le collectif de soutien aux sans-papiers, elle a pu passer 3 nuits dans un hôtel. Mais depuis, elle n’a plus de solution :
« Le 115 les oblige à déposer une demande, explique Hamid Boumaïza, du collectif de soutien aux sans-papiers de Limoges. Une fois la demande déposée en préfecture, ils ramassent une OQTF et le 115 les met dehors ».

Du côté de la préfecture, on reconnait que malgré le doublement du nombre de places d'accueil mises à disposition par le 115, le dispositif doit faire face à une "augmentation de la précarité".
Il ne peut donc pas accueillir tout le monde et ne peut pas être considéré comme "une solution de moyen et long terme".

Dans le cas, comme cette famille, où toutes les voies de recours (demande d'asile, titre de séjour) ont été épuisées et qui ont refusé l’aide au retour, il n'y a plus de solution :

Elles ne peuvent bénéficier d'une poursuite indéfinie de cet accompagnement financé par l'Etat, après une, deux, voire trois années de prise en charge (...)

Communiqué de la préfecture de Haute-Vienne


Et la période difficile n’y change rien. Ce que regrette cette avocate :

Il faudrait quand-même poser la question aux autorités de savoir pourquoi ils remettent à la rue des personnes qui sont déjà fragiles, en temps de Covid et à la veille de la trêve hivernale. C’est extrêmement dur pour ces familles et on a du mal à comprendre la logique des autorités

Blandine Marty, avocate


A Limoges, d’autres familles avec des enfants seraient dans le même cas et dormiraient aujourd'hui dans la rue.

 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité