Saidou est sous le coup d'une OQTF, une obligation de quitter le territoire français. Ce ressortissant sénégalais est pourtant employé, depuis un an et demi, comme cuisinier, dans un restaurant de Figeac, dans le Lot. Ses patrons et l'association la Cimade se mobilisent ce jeudi pour demander sa régularisation.
Une mobilisation est prévue ce jeudi 25 juillet 2024 à Figeac dans le Lot pour soutenir un travailleur sans-papiers, menacé d'expulsion à la mi-août. Les employeurs de ce cuisiner sénégalais demandent sa régularisation.
Menacé d'expulsion
Saidou est cuisinier dans une brasserie du centre de Figeac dans le Lot depuis 18 mois : "Il s'est présenté spontanément", témoigne son patron Cyril Lalanne. "Il a fait des tests comme tout le monde et je l'ai embauché pour ses compétences et toujours déclaré".
Sous le coup d'une OQTF, Saidou est convoqué dernièrement dans une affaire. Il est entendu comme victime. "On lui a pris son passeport et depuis, il est assigné à résidence", raconte son employeur. "Je l'accompagne deux fois par semaine signer à la gendarmerie". Depuis ce jour, Saidou est menacé d'expulsion. La date a même été fixée au 15 août 2024.
"C'est un équipier de qualité"
"Je trouve cela injuste", confie Cyril Lalanne. "Même si les procédures d'éloignement sont de rigueur en ce moment, il y a des cas à considérer. Saidou ne cause pas de trouble, il n'est pas fiché S, il travaille et il remplit tous les critères. C'est un équipier de qualité".
Cyril Lalanne a d'ailleurs fait une demande de régularisation par le travail, auprès de la préfecture du Lot. Mais le rendez-vous doit avoir lieu début septembre. Trop tard, au vu de la mesure d'éloignement prononcée pour la mi-août. Soutenu par la Cimade, le couple d'employeurs se bat pour garder son salarié.
Audience en sous-préfecture
"Nous allons essayer de faire lever l'arrêté d'expulsion et d'avancer le rendez-vous pour présenter le dossier de régularisation en préfecture", estime Cyril Lalanne. La Cimade a appelé à une mobilisation pour soutenir le sans-papiers, mais reste prudente sur l'impact de cette audience.
"C'est un exemple flagrant de la politique migratoire menée en ce moment", explique Mariff Delpeuch, représentante de la Cimade à Figeac. "Si la préfecture ne veut faire aucun effort et juste appliquer la loi, malheureusement, il sera expulsé. Malgré sa situation stable, son cas reste très incertain".
La restauration fait pourtant partie des métiers en tension, évoqués par le gouvernement et pour lesquels des régularisations pourraient être prononcées, au cas par cas. Pour mieux s'intégrer, Saidou prenait même des cours de français. Son sort est désormais entre les mains de la préfecture du Lot.