"Aujourd'hui, c'est : on enferme, on enferme..." : la Cimade pointe les limites du centre de rétention de Toulouse

La Cimade, association venant en aide aux sans papiers en France, publie son rapport annuel sur le sort des personnes placées en Centre de rétention administrative. À Toulouse, le sort de ces personnes est souvent inextricable.

Au centre de rétention administrative (CRA) de Toulouse-Cornebarrieu, des centaines de personnes en situation irrégulière ont été placées en 2021 : 1.105 pour être précis. Un peu plus d'un tiers de ces personnes sont d'origine maghrébine (39%) et 22% d'entre eux viennent d'Europe de l'est. C'est dans les CRA que l'administration française place des personnes étrangères, sans papiers, afin de mettre en œuvre sa politique d'éloignement du territoire.

Dans la majorité des cas, une OQTF (Obligation de quitter le territoire français) est d'abord adressée par la préfecture à l'égard de personnes en situation irrégulière. Ces dernières sont ensuite interpellées, puis placées en CRA. C'est là qu'intervient la Cimade, association qui défend les droits de ces personnes enfermées, notamment à Toulouse. 

"C'est sans fin"

Les personnes séjournent entre 1 et 90 jours dans le CRA, sachant que cette durée maximale n'a cessé d'augmenter : elle était de 45 jours en 2011. À Toulouse, la durée moyenne de rétention est de 14 jours mais la moitié de ceux qui y passent, restent moins de deux jours. "C'est sans fin" déplore Léo Claus, coordinateur de la Cimade à Toulouse. "Car à l'issue de la durée de rétention, les personnes peuvent très bien être à nouveau interpellées puis retourner en CRA" explique-t-il. 

La politique de gestion des sans-papiers s'est durcie

Une injustice parmi d'autres pour Léo Claus, qui se bat depuis 20 ans avec ses camarades de la Cimade pour défendre ces personnes rejetées. "Les gens ne peuvent pas sortir du CRA, ils sont constamment surveillés" peste-t-il. D'autant que la politique de gestion de ces sans-papiers est bien plus dure qu'avant. "Aujourd'hui, c'est : on enferme, on enferme, on enferme. On met tout le monde en rétention et on verra bien !" relate le coordinateur, qui estime que les magistrats suivent davantage cette politique plutôt que de respecter le droit de ces personnes étrangères.

"Faire en sorte que tout se passe bien"

Alors, pour assister ces personnes en difficulté, la Cimade est présente dans les locaux du CRA de Cornebarrieu. "On est là pour gérer les dossiers de ceux qui arrivent : leur situation, leur lien avec la France, leur parcours" détaille Léo Claus. "Le but est aussi de faire en sorte que tout se passe bien entre ceux qui sont enfermés et la police". Et ce, afin de ne pas envenimer une situation déjà pesante.

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