L'agence de tourisme Debourg Voyages a été placée en liquidation judiciaire le 4 novembre dernier, a-t-on appris ce mardi 17 novembre. Le secteur, touché par les consignes sanitaires et le reconfinement, tire la sonnette d'alarme.
La porte de l'agence Debourg Voyages, située boulevard Carnot à Limoges, ne rouvrira pas après le confinement. Le tribunal de commerce a ouvert une procédure de liquidation judiciaire simplifiée à l'égard de la société, le 4 novembre dernier. En d'autres termes, l'agence Debourg cesse toute activité.
Installée dans le secteur depuis 27 ans, l'entreprise s'arrête après le choix de son dirigeant d'en rester là, selon les informations de l'instance juridique. Contacté, Thierry Debourg n'a pas donné suite à nos sollicitations après la fermeture de sa société.
Depuis le début de l'épidémie de Covid-19, le secteur du voyage est touché de plein fouet. Fermetures des frontières, interdiction de voyage pour les ressortissants français dans certains pays, consignes liées au confinement sont le lot des agences de voyage depuis près de huit mois.
"Cette année, nous avons enregistré une baisse de 80 % de notre chiffre d'affaires", calcule Eric Decelle, vice-président des Entreprises de voyage (EDV) en Limousin Poitou-Charentes.
Les voyages à l'étranger, principales sources de recette
Eric Decelle dirige également la société Transazur et ses huit boutiques à Limoges, Poitiers et Royan. Toutes sont fermées depuis fin octobre et ses 19 employés sont en chômage partiel, faute d'activité."Les séjours à l'étranger, les séminaires, les voyages de groupes... C'est ce qui représente nos principales ventes. Et ce sont exactement ces voyages qui sont interdits en ce moment", s'attriste le gérant. Selon ses informations, les voyages à l'international représente 85 % de ses recettes.
Mais, depuis plusieurs semaines, le téléphone a cessé de sonner à Transazur. Une de ses employés témoigne : "Lors du premier confinement, nous avions un peu de travail entre les personnes à rapatrier et les personnes qui avaient réservé des vacances pour l'été. Là, c'est le calme plat. Nous sommes très peu sollicités."
Un "boom" espéré à la reprise
L'emploi est de plus en plus menacé dans le secteur du voyage. Selon un sondage effectué fin octobre, avant même l'annonce du reconfinement, les adhérents de l'organisation EDV et le syndicat des tour-opérateurs Seto, estimaient que 6 sociétés sur 10 (58,8 %) envisageaient de procéder à des licenciements.Les perspectives des vacances de Noël et le début de la saison de ski ne parviennent pas à rassurer Eric Decelle : "Les Français ne font pas autant appel qu'avant aux agences de voyage pour cette période. Lorsqu'il s'agit de vacances franco-françaises, ils s'organisent eux-mêmes."
Seule la fin de l'épidémie permet de voir le bout du tunnel selon lui : "Il y aura un gros boom de notre activité. On l'espère. Mais, plusieurs acteurs et entreprises de notre secteur auront disparu d'ici là", nuance-t-il.
