Une cinquantaine de personnes se sont réunies ce lundi 17 octobre à midi devant les grilles du commissariat de Limoges pour protester contre le projet de réforme de la Police. Parmi eux, de nombreux avocats et magistrats, venus apporter leur soutien à un service essentiel au bon fonctionnement de la Justice : la Police Judiciaire.

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C’est déjà la deuxième mobilisation depuis le début du mois d’octobre devant les portes du commissariat central de Limoges. Une cinquantaine de personnes sont venues affirmer leur rejet du projet de réforme de la Police porté par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Dans la foule, on retrouve, bien évidemment, des officiers de police judiciaire, et même certains retraités du service. Ils craignent notamment que cette réorganisation de la police ne limite leur champ d’action.

Actuellement, on nous demande de devenir une police judiciaire départementale et c’est inacceptable. La délinquance est multiple et se déploie sur tous les secteurs. Elle est nationale voire internationale.

Bernard Couquet, Représentant Syndical Police Judiciaire de Limoges

Pour Bernard Couquet, représentant syndical de la Police Judiciaire, cette réforme permettrait de palier l’urgence du traitement des dossiers en attente dans les commissariats, au détriment des enquêtes au long cours de son service. « Une partie de nos moyens va revenir, on le comprend, à nos collègues de l’investigation dans les commissariats, parce qu’il y a énormément de dossiers qui sont bloqués « … » Et ça va être notre travail de les expédier. »

« Il y a une similarité entre cette réforme de la police Judiciaire et celle qu’ils veulent mettre en place au niveau de la Justice. »

Aurélie Pinardon, Bâtonnière du barreau de Brive-la-Gaillarde

Des inquiétudes partagées par les magistrats et les avocats, présents dans le cortège. Ils craignent, eux aussi, que cette réorganisation ne vienne empirer une situation déjà dangereuse. « Au lieu de remettre du personnel là où il en faut, que ce soit des magistrats, des greffiers ou des policiers. On préfère garder les moyens qu’on a aujourd’hui et les organiser autrement pour les tordre et arriver à gérer le stock » affirme Maître Amélie Pinardon, Bâtonnière au Barreau de Brive-la-Gaillarde.

Problème d’indépendance

Autre point qui fédère, la contestation, la création d’une entité départementale : le directeur départemental de la Police Nationale (DDPN). Cette personne sera responsable de tous les services de Police, dont la Police Judiciaire. Il dépendra directement du Préfet alors qu’actuellement ces services de Police Judiciaire sont sous la responsabilité du Procureur de la République, un magistrat.
Un passage sous l’autorité du pouvoir exécutif local qu’appréhendent tout particulièrement Policiers et professionnel de la Justice.

« Ça peut influencer l’orientation des enquêtes. Le choix même des enquêtes. Savoir ce que l’on poursuit et ce que l’on ne poursuit pas ? »

Aurélie Pinardon, Bâtonnière du barreau de Brive-la-Gaillarde

Le projet est encore loin d’être adopté. Il doit avant être présenté aux organisations syndicales en décembre. 

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