Avec 98 faits relevés en 2024 contre 93 en 2023, les affrontements sont en légère augmentation. Après la mort d'un adolescent de 16 ans dans le XIIIe arrondissement de la capitale, le préfet de police de Paris dresse le bilan de ces rixes entre bandes dans l'agglomération parisienne.
"Pour 2024, le phénomène des bandes est en légère augmentation, puisqu'avec l'affrontement d'hier (mardi), sur toute l'agglomération parisienne, nous sommes à 98 affrontements entre bandes", contre "93 l'année dernière".
"Rien que pour Paris, on a eu 25 affrontements entre bandes depuis le début de l'année", a ajouté le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez.
"Environ 20 %" des affrontements dans l'agglomération parisienne (Paris, Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine, Val-de-Marne), "soit 1 sur 5, touchent un établissement scolaire. Ce sont le plus souvent des lycéens ou des individus qui ne sont pas déscolarisés", a-t-il dit.
Le préfet de police a fait valoir sur RMC que la mort de l'adolescent mardi devant un établissement scolaire résultait de l'affrontement de bandes "de deux quartiers, Amiral Mouchez contre Glacière", de la capitale.
Le préfet a souligné que l'âge moyen des membres des bandes était cette année de "16 ans et 10 mois", contre "17 ans et 10 mois" l'an dernier. Les services de la préfecture de police suivent "environ 45 bandes sur toute l'agglomération parisienne", dont "37 à Paris".
Selon le parquet de Paris, ces bandes sont localisées notamment dans le 17ème, le 13ème, le 15ème, le 19ème et le 20ème arrondissement.
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"Ils se préparent souvent à la dernière minute, sur les réseaux"
Laurent Nuñez a indiqué en outre que depuis le début de l'année, les services de police étaient parvenus à éviter "81 affrontements". "Environ un millier de personnes sont interpellées chaque année", a-t-il affirmé. Depuis le début de l'année, "370 jeunes ont été déférés" devant la justice dans le cadre de ces affrontements entre bandes.
Les personnes interpellées sont "souvent armées" précise de son côté le parquet de Paris. En 2024 comme en 2023, la moitié d'entre elles étaient en possession d'une arme blanche.
Pour le préfet de police, "ce qui est important dans la prévention des affrontements entre bandes, c'est vraiment la détection. Mais on n'arrive pas à tout prévenir". Selon le parquet, "anticiper les passages à l’acte est d’autant plus difficile qu’ils se préparent souvent à la dernière minute, sur les réseaux, et que les jeunes se déplacent, pour s’affronter parfois loin de leur lieu de scolarisation ou d’ancrage."
La Ville de Paris et les élus des arrondissements concernés ou leurs représentants, les services de police nationale et municipale, la préfecture de région, l’Education nationale, la direction de la protection judiciaire de la jeunesse et le Parquet organisent une "veille active" qui "peut permettre le déploiement de forces de police et d’obtenir la dispersion des groupes avant le passage à l’acte.".