La mairie de Limoges souhaite réorganiser les services périscolaires à la rentrée. Les contrats, souvent à temps partiels, deviendraient des temps pleins. Problème, le nombre de poste pourrait être divisé par deux. Les animateurs sont inquiets et les parents se mobilisent.
Le mécontentement est parti de l'école Jules Ferry. Les parents apprennent courant mai par l'équipe périscolaire que des suppressions de poste seraient envisagées pour la rentrée. 66 responsables périscolaires exercent dans les 33 écoles de Limoges. La mairie veut créer un seul poste de référent pour chaque groupe scolaire. 33 responsables craignent donc de devoir changer d’école, d’être rétrogradés ou de perdre leur contrat.
Très vite la mobilisation s'organise. Une pétition est lancée. Elle recueille en quelques jours plus de 630 signatures.
Les parents s'y insurgent de l'éventualité de suppression de postes. Ils dénoncent l'ouverture des nouveaux postes de référents à d'autres personnels de la mairie qui viendraient notamment des services de culture et sports. Ils dénoncent également la mobilité forcée de personnels auxquels les enfants sont attachés.
"J'ai été choquée du manque de considération pour le travail de ces personnels et par la façon dont ça a semé de la zizanie entre eux. Avec moins de postes, ce sont potentiellement des gens d'une même équipe qui se retrouvent à candidater sur un même poste pour pouvoir rester dans l'établissement. On ne traite pas les gens comme ça !" explique, très en colère, Carine Pauliac, parent d'élève.
"Le fait que ce soit d'autres personnels de la mairie qui potentiellement viennent sur ces postes là, ce n'est vraiment pas admissible. On a envie de personnels formés pour nos enfants. C'est scandaleux de prendre ces gens pour des pions qui peuvent être mis à droite, à gauche sans affecter leur vie personnelle ou professionnelle" confie Marie-Bénédicte Ampo-Violas qui a lancé la pétition sur internet.
Nous avons contacté les animateurs concernés par téléphone. Craignant d'être les premiers sur la liste des départs, peu ont accepté de se confier. Une animatrice témoigne de manière anonyme.
"Selon nos informations, 10 postes de référents seraient réservés au personnel issu du service culture. Il ne resterait que 23 postes pour les responsables actuels. Il y en a forcément qui vont passer du statut de responsable à celui de simple animateur. C'est une dégradation. Si on ajoute à cela les animateurs des deux écoles qui vont fermer à la rentrée et qu'il va falloir recaser, on voit mal comment tout le monde pourrait être repris".
La mairie de Limoges nie toute volonté d’économie. Le but de la réorganisation serait au contraire de revaloriser le périscolaire. Fin 2021, un forte mobilisation les avait fait battre le pavé pour demander une meilleure reconnaissance. La mairie affirme aller dans ce sens. Les nouveaux référents périscolaires auront un contrat à temps plein au lieu de travailler à mi-temps.
"Il n'y aura aucune suppression de poste, c'est même le contraire. Sur l'école Jules ferry par exemple, il y a actuellement deux responsables, tous les deux à 50%. A partir de la rentrée prochaine, il y aura un référent pour l'ensemble du groupe scolaire qui sera à 100%. Il aura a ses côtés un suppléant à 50%". Explique Vincent Jalby, 1er adjoint en charge du périscolaire.
A propos des personnels d'autres services pouvant briguer ces nouveaux poste, le premier adjoint explique. "Il est normal que les nouveaux postes crées soient ouvert à tout le personnel de la mairie. c'est une procédure habituelle. Nous verrons évidemment s'ils ont les compétences et leur nomination sera soumise à l'approbation du chef d'établissement".
Y'a-t-il eu un problème de communication pour expliquer ces changements ? La mairie reconnait des maladresses. Pour apaiser les tensions, les parents d’élèves seront reçu à 18h ce mercredi 1er juin.
Mise à jour du 2 juin :
Les parents d'élèves reçu hier soir en mairie font état d'une rencontre constructive.
"On nous a présenté une organisation différente et rassurante" indique Jérémy Ceyrat, un des parents présent. Sur la question du périscolaire seul un désaccord sur le taux d'encadrement subsiste. Les parents n'ont pas la même lecture du texte de loi que les édiles.