Les premiers passagers du vol Marseille - Limoges sont arrivés, ce mercredi 3 avril, en début d'après-midi. Deux rotations hebdomadaires sont proposées par la compagnie Ryanair, mettant Limoges à 1 h 10 de la cité phocéenne. C'est donc une nouvelle tentative, après l'arrêt des vols de la compagnie Volotea, l'an dernier.
"Je viens voir ma sœur, on m'a dit que c'était neuf heures de train, et là, c'est un peu plus de quarante minutes et franchement, rien à dire, c'était bien. À refaire," se réjouit Mehdi.
Premier atterrissage d'un avion en provenance de Marseille, ce mercredi 3 avril, sur le tarmac de Limoges Bellegarde. Il s'agit d'une première depuis trois ans, après la suspension des vols de la compagnie espagnole Volotea, en 2021.
Cette fois, c'est la compagnie Ryanair qui relance cette liaison aérienne jusqu'au 23 octobre, sa septième desserte aérienne. Il y aura deux vols par semaine, le mercredi et le dimanche.
Une cinquantaine de passagers était à bord de ce premier vol qui a duré 1 h 10. C'est effectivement plus rapide que les sept heures nécessaires pour rejoindre la cité phocéenne en voiture ou les 7 à 9h de parcours en train.
Une nouvelle tentative
L’aéroport a vu ses dessertes avec la Corse suspendues en 2022, et ne dispose plus de vols vers Paris depuis 2023.
Objectif visé : accueillir 20 000 passagers supplémentaires cet été avec ces deux nouvelles rotations hebdomadaires et tirer vers le haut sa fréquentation. La ligne pourrait être pérennisée cet hiver.
L'objectif est d'atteindre à terme un seuil de fréquentation proche de la période d'avant covid. "On était autour de 304 000 passagers. Cette année, on devrait se rapprocher. Mais l'objectif est en 2025 de dépasser ces chiffres, si possible, de nouvelles dessertes, qui arriveront d'ici à l'été 2025", détaille Philippe Thibaud, directeur de l'aéroport Limoges-Bellegarde.
Ces dernières années, les vols low cost ont le vent en poupe. Pour l'année 2022, l'aéroport de Limoges Bellegarde a enregistré sur ces vols, 174 693 passagers et 250 000 en 2023, selon les chiffres de l'Union des aéroports français, soit une hausse de 43% en un an. Mais la fréquentation n'égale pas encore le niveau de 2019, avant covid, où l'aéroport avait enregistré, 261 000 passagers.
2024 est donc une année de transition. D’autant que le propriétaire de l'aéroport, le SMALB, composés de la région Nouvelle-Aquitaine, du département de la Haute-Vienne et de Limoges Métropole, évolue dans sa gouvernance. "Oui, la communauté urbaine sera, demain, le plus gros financeur de ce syndicat puisque la région a décidé de, non pas se désengager, mais d'harmoniser sa politique, et donc de payer moins que ce qu'elle payait aujourd'hui à Limoges, ce qui était une exception à l'échelle de la Nouvelle-Aquitaine", explique Guillaume Guérin, président (LR) de Limoges Métropole.
Un billet à prix attractif, coûteux pour le contribuable
L'aller simple coûte vingt-cinq euros, un prix attractif grâce aux aides publiques. Le coût d'un billet est en revanche conséquent pour les collectivités et l’État. "Concrètement, on n’est pas dans une délégation de service public comme sur les vols de Lyon, ou avant, les vols vers Paris. Là, les collectivités viennent aider d'un point de vue marketing. Elles apportent donc environ six euros par billet. Puis, il y a des ristournes à l'aéroport, ce qui fait qu'on est autour de dix, treize euros, par billet d'aide publique", précise Thibault Bergeron, conseiller régional de la Région Nouvelle-Aquitaine, délégué à l’accès à la formation.
La période estivale aura valeur de test pour cette toute nouvelle ligne Limoges - Marseille. Un nouveau point est programmé en octobre, à l'issue de la saison. Les chiffres seront déterminants pour valider le maintien de la ligne aérienne.
En revanche, concernant la liaison vers la capitale qui était une OSP, obligation de service public : Limoges verra-t-elle le retour d’un vol aller-retour vers Paris ? La ligne a été mise en pause, faute de rentabilité en mars 2023. Le déficit s’élevait à plus de dix millions d’euros en quatre ans, une enveloppe beaucoup trop lourde pour le syndicat mixte et l’État, désormais plus frugaux en matière d’aides publiques.