Limoges : profession égoutier, au service de la vie en surface

Les égoutiers de Limoges travaillent au péril de leur vie chaque jour dans les 90 km d'égouts visitables de la ville. Une espérance de vie inférieure à la moyenne et des conditions de travail quotidiennement exposées aux risques justifient leur opposition à la réforme des retraites.

Les égoutiers vent debout contre la réforme des retraites depuis le 5 décembre 2019.

Ces travailleurs de l'ombre oeuvrent au bon déroulement de la vie en surface mettant en péril leur santé quotidiennement.

En règle générale, leur départ en retraite se fait à partir de 57 ans. Leur espérance de vie est bien inférieure à la moyenne nationale (près de 80 ans), avec 17 années en moins.

Les risques en sous-sol

Chaque jour, ils sont exposés aux agents chimiques, microbiologiques et parfois radiologiques justifiant la surmortalité dans ce milieu. A titre d'exemple, ce rat retrouvé mort dans une partie des 90 kilomètres d'égouts visitables de Limoges (sur 1789 kilomètres).

C'est un risque car les rats sont porteurs de la lesptospirose, transmise surtout par son urine. Là, on a un cas flagrant. S'il y a des tessons de verre, on risque de se couper et l'urine pourrait rentrer dans notre sans. On peut attraper la leptospirose.

En plus de visiteurs indésirables, ces techniciens du réseau d'assainissement craignent les inondations :

Les conduites d'eau peuvent lâcher lorsqu'on fait des visites d'égoûts, on risque d'être emportés et de mourir noyés. C'est un risque plus que présent.

D'autres dangers incolores et inodores peuvent également causer de graves problèmes respiratoires voire causer la mort des employés. L'hydrogène sufluré, l'amiante, les agents chimiques CMR (cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques), les endotoxines, autant de gaz et matières auxquelles sont exposés les égoutiers.

On a des risques de gaz, je ne veux pas aller plus loin, on a des poches de gaz et c'est très dangereux, je vais faire demi-tour au risque d'y passer.

Pour garantir au mieux la sécurité des employés, des formations et du matériel sont livrés à ces derniers : harnais, lampe, détecteur, masque.

Pour Philippe Brun, après 32 ans passés sous terre, son corps supporte difficilement la douleur.

Ca fait 3 ou 4 ans que je ressens les courbatures, et surtout le dos. C'est très dur, on est à quatre pattes pendant 300 ou 400 mètres. Avec les années c'est très dur.

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