A Limoges comme partout ailleurs, les cimetières sont rouverts depuis le 11 mai. Les familles de défunts et les jardiniers peuvent réinvestir les lieux.
Le cimetière de Louyat est l’un des plus grands de France. Dans sa partie la plus ancienne, les débrousailleuses travaillent à plein régime entre des tombes. Les agents de la ville ne sont qu’une douzaine pour défricher 40 hectares. La moitié de l’équipe de jardiniers est encore clouée à la maison pour des problèmes de garde d’enfants.
Le travail est rude, d’autant qu’ici, on emploie plus aucun pesticide. Les herbes ont donc beaucoup poussé pendant les 55 jours de confinement, d’autant qu’il a fait chaud et humide. Pour Isabelle Arsouze, conservatrice du cimetière,
L’engazonnement avait commencé. Tout a poussé. Il faut tout nettoyer. Il y en a partout !
Hommage aux défunts
Depuis le lundi 11 mai, les limougeauds peuvent entrer à nouveau dans les cimetières pour visiter leurs défunts.Nettoyer une tombe, aligner correctement une plaque ou une croix, autant de gestes que les plus jeunes ont encore un peu de mal à comprendre. Nicole Mithout n’était pas venue se recueillir depuis le 14 mars :
Moi je me suis juré de toujours mettre des fleurs naturelles chez mes parents. Tant que je peux le faire, je le fais. C’est une satisfaction personnelle de venir chez mon père et ma mère. Je leur dois ça.
De nombreuses inhumations ont eu lieu pendant la période du confinement, dont une dizaine directement liées au COVID 19 dans ce cimetière. Les obsèques se sont déroulées en comité restreint. Les personnes qui n’ont pas pu y assister peuvent rendre un dernier hommage à ceux qui leur sont chers.
Près du cimetière, une fleuriste témoigne :
Aujourd’hui, quelqu’un va venir récupérer un artificiel pour sa grand-mère décédée la semaine dernière. Elle ne faisait pas partie des gens prioritaires et n’a pas pu se déplacer de l’autre bout de la France.
Notre reportage :