Un tournoi un peu spécial s'est déroulé ce mardi 23 mai à Limoges à la technopole Ester. Il ne s'agit pas de sport, mais de mémoire. Une centaine de collégiens venus de tout le limousin y participent. Sous le regard de Sébastien Martinez, champion de France et vice-champion du monde de la mémoire.
La mémoire, ce n'est pas une question de gènes, c'est une question de méthode et d'entrainement. Vous êtes tous ici des génies de la mémoire.
Sébastien Martinez
Sébastien Martinez sait de quoi il parle. Il est champion de France et vice-champion du monde de la mémoire. Depuis un peu plus d'un an, il participe à une expérimentation. Il transmet ses méthodes de mémorisation à une centaine de jeunes limousins, de la 6e aux bac pro via leurs professeurs.
Aujourd'hui c'est la grande finale à Ester. Une confrontation avec de multiples épreuves pour voir si cet enseignement a porté ses fruits.
Quel est le 17ème président de la République Française ? Combien d’énergie produit une éolienne chaque année ? Quelle est la traduction de shelter ? Quel est le 12ème terme de la suite de Fibonacci ?
Voici quelques-unes des cinquante questions de l'épreuve de culture générale. L'idée n'étant pas simplement de régurgiter les réponses par cœur.
48/50 à la liste de question de culture générale pour Mélissa, élève de 4e au collège Guy de Maupassant à Limoges.
"Ça m'a appris à apprendre différemment de ce que j'avais l'habitude au collège." Et c'est précisément le but recherché.
"Ils vont pouvoir se servir des méthodes pour apprendre toute l'année, en particulier pour le brevet puisque nous sommes au collège. J'ai des élèves qui sont souvent en décrochage scolaire. Avec eux, on s'éloigne des programmes et on va plutôt développer des compétences qui leur serviront un peu plus tard, toute leur vie" confie Raphaëlle réveil, enseignante spécialisée au collège Jules Mazoureau de Guéret.
"Le but de la manœuvre, c'est d'apprendre à apprendre. Chaque enseignant s'est emparé des techniques et les a adaptés à son programme et à ses élèves, que ce soit en collège ou en bac pro. On a voulu les mélanger et les faire s'affronter aujourd'hui en leur faisant comprendre qu'ils ont tous les mêmes capacités" explique Laurent Doucet, en charge du pôle relation éducation économie au rectorat.
Des méthodes aussi utiles dans les filières techniques que dans la voie générale. Mathis est en bac pro hôtellerie restauration à Saint Yireix-la-Perche et un adepte convaincu. "Ça nous a servi à apprendre les pièces de viande, quelque chose qu'on n'aurait pas du tout appris sans une telle méthode".
Le cerveau a une capacité de stockage infinie. Sébastien Martinez explique dans ses ouvrages que ce qu'on peut entraîner ce n'est pas le stockage, mais la faculté à écrire dessus.
"On donne des méthodes qui sont inconnues bien que certaines aient plus de 2000 ans. Pour mémoriser, il y a trois clés : être attentif, associer et répéter. La grande oubliée, c'est l'association. L'idée est donc de créer une association. Elle peut être rationnelle, mais là, on va faire quelque chose de loufoque. Exemple : pour mémoriser les deux noms grec et romain de la déesse de l'agriculture Démeter/Cérès. J'imagine un dé qui se met de la terre dessus en train de chevaucher un cerf. Une image totalement farfelue qui va mieux imprégner l'imaginaire. Derrière, avec un peu de répétition, on va se souvenir de l'information".