La communauté d'agglomération de Limoges peut-elle se transformer en communauté urbaine ? La question mérite d'être posée mais quand on regarde d'un peu plus près les motivations des uns et des autres sur le sujet, ce n'est pas gagné.
Pour compenser la perte du statut de capitale régionale comme Limoges (mais aussi Metz, Ajaccio, Amiens, Besançon, Caen, Châlons-en-Champagne et Poitiers), les critères d'accession au statut de communauté urbaine (jusque là conditionnée par le seuil des 250 mille habitants par intercommunalité) ont été assouplis. Limoges Métropole est donc éligible. La métropole y gagnerait en dotations financières de l'Etat mais la ville, elle, perdrait des compétences.
Dès lors, deux points de vue s'opposent. Celui de Gérard Vandenbroucke (PS) et celui d'Émile-Roger Lombertie (LR).
Lors du conseil municipal de Limoges du 16 décembre 2015, la majorité a clairement exprimé ses réticences à la création d'une communauté urbaine. Des craintes que le président de Limoges Métropole qualifie d'embrouillamini politicien... Un bras de fer vient de s'engager.
Assouplissement des critères
Le seuil des 250 mille habitants nécessaire à la constitution d'une communauté urbaine a été assoupli par un amendement adopté à l'Assemblée Nationale :[EXTRAIT]
A la suite de l’adoption du projet de loi relatif à la délimitation des régions, de nombreuses agglomérations risquent de perdre le statut de capitale administrative (Amiens, Besançon, Caen, Limoges, Poitiers) quand ce choix n’a d’ores et déjà pas été acté comme dans la future région Alsace-Champagne-Ardenne et Lorraine (Châlons-en-Champagne, Metz). Ces villes et leurs agglomérations pourraient être ainsi confrontées rapidement à un déficit d’attractivité car de nombreuses entreprises prennent en compte l’existence de fonctions politiques et administratives dans leur choix de localisation d’activités. Dit autrement, ces agglomérations risquent un affaiblissement de leur rayonnement, au détriment d’un aménagement équilibré du territoire. Face à ce constat, il importe de leur donner des outils leur permettant de maintenir un réel dynamisme territorial. Le présent amendement s’inscrit dans cette perspective en autorisant les communautés d’agglomération aujourd’hui capitales administratives à se transformer en communautés urbaines, en dérogeant de droit au seuil démographique de 250 000 habitants. L’approfondissement de l’intégration intercommunale et l’exercice de nombreuses compétences stratégiques à l’échelle de l’intercommunalité, dont la géographie coïncide souvent avec celle des bassins de vie en milieu urbain, peuvent participer à renforcer leur attractivité.