Un pigeonnier en Creuse et Haute-Vienne et un logis, ensemble architectural remarquable de Corrèze : la Mission Patrimoine portée par Stéphane Bern a révélé les trois projets départementaux choisis pour être restaurés en Limousin. Deux d'entre eux sont des sites non protégés au titre des Monuments historiques.
C'est désormais une tradition, à chaque rentrée scolaire : la liste des sites qui bénéficieront du Loto du Patrimoine a été dévoilée, ce lundi 2 septembre, par la "Mission Stéphane Bern". Les trois édifices sélectionnés en Limousin (un par département) sont le pigeonnier-porche d'Arfeuille-Châtain pour la Creuse, le logis du site de la Rivière, à Saint-Éloy-les-Tuileries, pour la Corrèze, et le pigeonnier du Palais-sur-Vienne, pour la Haute-Vienne.
Parmi eux, seul le projet corrézien concerne un site déjà classé au titre des Monuments historiques.
Le logis de l'ensemble rural de la Rivière, à Saint-Éloy-les-Tuileries en Corrèze
"Je l'ai appris par les journalistes, sourit Francis Delort, maire du village de Saint-Éloy-les-Tuileries. C'est une énorme satisfaction. Vu le coût des travaux, cette aide sera bienvenue !" Situé au croisement de la Corrèze, de la Dordogne et de la Haute-Vienne, ce village d'une centaine d'habitants dispose d'un ensemble de bâtiments remarquables, dit "de la Rivière", témoin de la vie rurale de la fin du XVIIIe siècle. Composé notamment d'une porcherie et d'un logis, il comprend un trésor classé Monument historique : une grange ovale, à l'intérêt ethnologique remarquable. "Cette grange de forme ovale, c'était la seule, en France, à la fin du XXe siècle, à présenter encore un toit de chaume, raconte le maire de la commune. La tempête de 1999 a tout emporté, mais depuis, elle a été restaurée. Les gens y sont très attachés, ici."
En 2018, la sauvegarde de cette architecture très identitaire, typique de la Corrèze et du Périgord, a constitué une victoire pour la communauté de communes du Pays de Saint-Yrieix. Avec la rénovation du logis, situé à quelques mètres de la grange, la Mission du Patrimoine s'apprête à la compléter. "Le logis était une habitation, poursuit Francis Delort. Tout cela va permettre d'étoffer notre patrimoine. L'office du tourisme y organise notamment des visites."
Le bâtiment, qui porte la date de 1756 sur son linteau, doit être consolidé. Au programme : la maçonnerie, la charpente, la structure des planchers, la restitution de la couverture de tuiles plates, les menuiseries extérieures et intérieures, mais aussi une restauration intérieure minimale, afin de permettre son ouverture au public.
Le chantier commencera au cours du premier semestre de 2025, et s'achèvera "fin 2025, début 2026", selon la Mission Patrimoine. Si l'on ignore encore le montant de l'aide allouée, le coût total des travaux est estimé à "six cent mille euros environ", d'après le maire du village.
Le pigeonnier-porche d'Arfeuille-Châtain en Creuse
Datant du XIIe siècle, le château de Châtain fait la fierté des deux cents habitants d'Arfeuille-Châtain, village de l'est de la Creuse. L'édifice et ses dépendances ont eu le temps de connaître de multiples seigneurs au cours de leur histoire, au gré des ventes, des successions et des mariages de la noblesse locale. Au XXe siècle, le château est devenu une maison de repos, puis, à partir de 2008, un foyer pour adultes handicapés.
Au sein du domaine, le pigeonnier-porche présente depuis plusieurs années un risque d’effondrement. L’association propriétaire ne dispose pas de fonds suffisants pour le remettre en état. Au-delà de l'intérêt purement patrimonial, la "Mission Stéphane Bern" a retenu ce site pour sa dimension sociale : la restauration s'accompagnera d’un "projet d’inclusion", grâce auquel des visites du monument à des visiteurs seront menées par les pensionnaires du foyer.
Les travaux auront lieu d'avril à octobre 2025.
Le pigeonnier du Palais-sur-Vienne
Décidément, les pigeonniers ont la cote ! Celui-ci, situé au Palais-sur-Vienne, près de Limoges, présente la particularité de ressembler à une chapelle, grâce à son beau décor peint, malheureusement terni par le temps. Visible depuis un chemin très passant en contrebas, ce bâtiment atypique se trouve dans un état de péril très avancé. La restauration globale permettra d'en faire un lieu de visite. D'après la Mission Patrimoine, il manque énormément de tuiles et la charpente pourrit. La façade principale penche de plus en plus. "Ce problème structurel a provoqué d’importantes fissures au niveau des maçonneries", s'alarme-t-elle.
Ce pigeonnier singulier appartient aujourd'hui à un particulier. Le démarrage des travaux est prévu pour le premier semestre 2025. Leur fin, pour le début de l'année 2026.
Dès ce lundi 2 septembre, la Française des jeux propose à la vente des tickets du Loto du Patrimoine. Vendu quinze euros, le bulletin permettra aux joueurs de remporter jusqu’à un million d’euros et demi. C'est le montant du prélèvement sur les mises revenant normalement à l’État, soit 1,83 € par ticket acheté, qui sera reversé à la Fondation du patrimoine, et qui financera les différents chantiers.
Enfin, l'appel à projets pour l'année 2025 s'avère d'ores et déjà lancé. Les propriétaires, associations, communes ou simples passionnés sont invités à identifier les sites en péril sur le site internet de la "Mission Stéphane Bern".