À l'écomusée de Marquèze, dans les Landes, des passionnés de chasse expliquent au public les techniques ancestrales utilisées par les bergers et particuliers depuis le XIVᵉ siècle, dans la région des Landes. Une manière de perpétuer les traditions.
"Le Landais est un rusé et un patient", affirme fièrement Michel Larié, membre de l'association de chasse communale agréée (ACCA) de Sabres, petite commune de 1 165 habitants des Landes. "S'il n'a pas ces qualités, poursuit le retraité, il ne peut pas pratiquer la chasse." Ces facultés nécessaires pour apprivoiser les techniques de chasse ancestrales, le bénévole les apprend toutefois, avec passion, aux visiteurs de l'écomusée de Marquèze.
Exit le fusil
Ici, lors de ces rendez-vous privilégiés avec quelques curieux visiteurs, Michel Larié explique avec soin et détail les différentes techniques de chasses qui, pour certaines, sont utilisées depuis le XIVᵉ siècle. Entre le filet pour chasser la palombe, et la ligne pour capturer la bécasse, "ces techniques font partie de l'identité landaise", assure le passionné. Il prévient : "Si on fait perdurer ces façons de faire, ce n'est pas par prédation. C'est pour les traditions."
Le chasseur a troqué son fusil il y a une vingtaine d'années, après avoir expérimenté, par hasard, ces techniques de chasse traditionnelles. "J'ai redécouvert ces chasses, celles où l'oiseau est capturé vivant. C'est un spectacle d'une telle splendeur et d'une telle richesse qu'il faut le montrer aux autres", assure Michel Larié. En parler autour de lui, c'est aussi l'assurance de partager son amour du grand air, qu'il a connu durant son enfance dans les vallons des Pyrénées, et celui de spécialités culinaires parfois oubliées.
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Chasser la bécasse
Organisés dans la forêt à proximité de l'écomusée, ces rendez-vous sont présentés par des spécialistes. Pierre Darengosse, membre de l'association de chasse communale agréée (ACCA) de Luglon, s'occupe pour sa part de la chasse à la ligne. "C'est un piège qui était utilisé autrefois par les bergers qui avaient une connaissance remarquable du biotope, raconte le passionné. La ligne est une grande et fine tige de noisetier ou de bourdaine reliée à une palette et à un nœud coulant qui vient piéger la bécasse dès qu'elle s'en approche."
Pour l'écomusée de Marquèze, l'objectif de ces rencontres est de raconter au public la vie quotidienne d'autrefois. "La chasse et la pêche font partie de l'identité landaise, explique Thomas Martel, responsable du service de la conservation à l'écomusée. Les gens qui nous visitent veulent connaitre les métiers et les techniques utilisées." Chaque jour, près de 1 400 personnes arpentent les pièces de l'écomusée, ainsi que ces ateliers sur les techniques de chasse ancestrales.
On transmet ces connaissances au public, sans volonté politique.
Thomas MartelResponsable du service de la conservation à l'écomusée de Marquèze
"C'est intéressant de voir que les bergers ne s'occupaient pas seulement des brebis, mais aussi de la chasse et de leur nourriture, confie un visiteur venu du Béarn, après les différentes présentations. Je suis surtout venu ici pour voir les techniques de chasse à la palombière, puisque mon beau-père la pratiquait, raconte le visiteur. Je n'en reviens pas, qu'avec rien, on puisse attraper des animaux."
Venue du Gard, cette famille est aussi ravie de son expérience à l'écomusée de Marquèze. Pour la mère, Sophie, "c'est un lieu convivial". Pour la fille, Lilou, ces explications permettent de comprendre que ces chasses sont "longues et compliquées". Pour le père, Jérémie, "c'est intéressant pour les traditions".