Ils ont vécu mai 68. Certains ont participé au mouvement, d’autres au contraire l’ont subi, voire rejeté. Pour les 50 ans du plus important mouvement social du XXe siècle, France 3 Limousin dresse le portrait d'habitants de la région, qui racontent leur mai 68.
En mai 1968, Raymond Poulidor est déjà une légende, l'une des personnalités les plus populaires de France. Chez lui, à Saint Léonard-de-Noblat, où il s'entraîne tous les jours, les événements de mai 68 paraissent lointains.
On suivait ça à la radio, à la télé...Evidemment, on savait que c'était grave et que ça pouvait devenir une guerre civile. A la campagne, on était loin de tout ça. Je continuais à m'entraîner comme si de rien n'était. Raymond Poulidor
Cette année-là, de nombreuses incertitudes planent sur le calendrier des grandes épreuves cyclistes. A cause des restrictions d'essence, des courses comme le Dauphiné Libéré ou le Midi Libre sont annulées. "De Gaulle a débloqué l'essence pour que le Tour de France ait bien lieu" explique Raymond Poulidor.
En ce printemps 68, le champion cycliste aborde le tour de France avec de grosses ambitions. Mais une fois encore, Poulidor joue de malchance, il est renversé par la moto qui calcule les écarts entre les coureurs. "La moto s'est rabattue, elle est tombée sur la roue arrière de mon vélo et m'a projeté sur le sol. Je n'ai rien vu du tout, j'ai senti des brûlures, j'étais en sang", se remémore Raymond Poulidor. Poupou abandonnera finalement le lendemain à l'issue de la 17ème étape.A un moment, j'avais 3, 4 minutes d'avance sur tous les favoris ! Raymond Poulidor
L'année suivante, en 69, c'est le début de sa grande rivalité avec Eddy Merck, qui s'impose pour sa première participation sur le Tour. Poulidor terminera à la 3ème place.