Le 16 juin 2020, une adolescente de Limoges a appelé à l'aide, affirmant être mariée de force. Ce 19 juin, le procueur de la République a livré les premières précisions sur les déclatations de la jeune fille. Les investigations se poursuivent.
Les investigations et les auditions se poursuivent à Limoges pour tenter de vérifier les déclarations d'une adolescente qui a appelé à l'aide, affirmant être soumise à un mariage forcé. Ce 19 juin 2020, le procureur de la République a livré quelques éléments sur l'enquête.
Le 16 juin 2020, un ouvrier qui travaillait sur un chantier dans le quartier de La Bastide a bien retrouvé un papier, griffonné par une adolescente de 15 ans et qu'elle venait de jeter d'une fenêtre de son appartement. Dans cette missive, la jeune fille demandait de l'aide, se disant "mariée de force".
Les premières investigations ont mené la police dans un appartement, occupé par une famille d'origine kosovare, foyer dans lequel la jeune fille était libre de ses mouvements.
En l'état actuel des investigations, en fin d'après-midi ce 19 juin, rien ne prouve que ce mariage ait été consacré, ni même que le projet ait été fomenté, mais le procureur de la République n'écarte aucune hypothèse. "Ce n'est pas parce que ce n'est pas confirmé, que ce n'est pas une réalité."
Il s'agirait d'un mariage ou d'un projet de mariage coutumier et non civil, avec un homme de 20 ans son aîné, de nationalité kosovare, vivant à Limoges. Le versement d'une dot de plusieurs milliers d'euros aux parents n'est pas établi non plus pour l'instant.
Y a-t-il eu des violences ?
L'adolescente affirme avoir été battue lorsqu'elle a exprimé à sa famille son refus au mariage. La jeune fille a été examinée par un médecin légiste. Les traces retrouvées sur le corps de l'adolescente pourraient correspondre à des violences qui remontraient à 10 ou 15 jours, sans pour autant que l'on sache exactement quand, ni par qui auraient été commises ces violences.
La brigade des mineurs de la police de Limoges est en charge de l'enquête. L'adolescente a été prise en charge par les services départementaux de l'aide à l'enfance et un administrateur ad hoc, une association d'aide aux victimes, a été désignée pour, si besoin, permettre à l'adolescente de faire valoir ses droits.