Depuis 10 ans, Valérie Teppe photographie, entre-autres, les mariages aux quatre coins du Limousin. Son travail plait même à l'international : elle a ainsi décroché la 6e place mondiale du prestigieux WPJA, un concours qui récompense les meilleures photographies de mariage au monde. (Première publication le 4 février).
Une bonne nouvelle pour cette année 2023 ! Valérie Teppe a remporté la 6e place mondiale et la 1ʳᵉ place française du WPJA, un concours qui reconnaît les meilleurs photographes de mariage de la planète.
Dans un milieu quasiment exclusivement masculin, ce prix est une double forme de reconnaissance. Court entretien téléphonique, avec celle qui a fêté, en 2022, son 100e mariage en tant que photographe documentaire.
4 concours, 21 photos primées en 2022
" En 2020, j'ai été 3e mondiale du WPJA" glisse discrètement Valérie Teppe au cours de notre entretien, avant de justifier un tel classement grâce à la pandémie Covid-19, qui lui a permis de travailler davantage que certains autres pays confinés, et ainsi de maximiser ses chances de gagner. Et ça ne s'arrête pas là, en 2022, elle a pu participer à quatre concours et vingt-et-une de ses photos ont été primées sur les 60 envoyées.
Valérie Teppe soufflera, au mois de juin 2023, les dix ans de ses débuts dans la photographie de mariage, une belle lancée, récompensée au-delà des frontières limousines, qui n'est pas près de s’essouffler.
Une actualité qu'elle raconte d'ailleurs sur ses réseaux sociaux, qui cumulent près de 2,5k followers, sur Instagram et Facebook.
L'une des particularités de ce prix est que les juges ne sont pas des photographes de mariage. " Ils sont quasiment tous photojournalistes américains", relate-t-elle, avant d'ajouter " ça, c'est super intéressant, car les autres concours, c’est beaucoup d'entre-soi quand même". Ce qui ajoute une difficulté, en plus de devoir réaliser tous les clichés dans l'année du prix.
Un challenge, qu'elle a su relever, en partie grâce à son pied dans le photojournalisme. Effectivement, Valérie Teppe a travaillé comme photographe de presse pendant 13 ans aux Echos . Aujourd'hui encore, elle est appelée par la presse nationale, (Le Monde, Libération, La Vie) dès qu'une actualité se dessine en Limousin.
Tombée amoureuse du lac de Saint-Pardoux
Après Avignon, sa terre d'origine, et avec une maîtrise de lettres modernes en poche, la photographe primée découvre le Limousin en arrivant d'abord au lac de Saint-Pardoux : c’est un véritable coup de cœur ! Vingt-cinq ans plus tard, désormais Limougeaude, Valérie Teppe sillonne toujours la région, à la recherche de futurs mariés.
Les contrats ne manquent pas, avec plus de 100 mariages à son actif, dont une vingtaine rien qu'en 2022, le travail ne manque pas. Sur son site internet, à la page contact, on peut lire, " je photographierai quinze mariages maximum cette année, il reste trois dates disponibles", de quoi annoncer un carnet de commandes bien rempli pour cette nouvelle année.
Un mariage, c'est entre 6 000 et 9 000 photos, pourtant je ne shoote pas en rafale ! Je suis vraiment dans une optique de photographe documentaire, donc avoir le plus de moments possibles.
Valérie TeppePhotographe
Sur un ton ironique, elle poursuit " chaque fois que je mets mes photos sur l'ordi et que je regarde le nombre, je me dis, mais non mais ce n'est pas vrai ! Je suis désolée pour moi, mais il faut que je trie tout ça". Après le travail de terrain, une vingtaine d'heures de traitement photos attend Valérie Teppe, soit une semaine de travail.
"Mariages en local"
" Le but, c'est de bosser en local, cette année, j'ai beaucoup de mariages en Limousin, et c'est très bien !", affirme-t-elle. Elle évoque alors son souci pour l'écologie et son besoin de passer du temps chez elle, plutôt que sur la route. " En 2019, je me suis dit que je voulais vraiment bosser en local et j'ai vraiment bien fait parce que le Covid est arrivé. Tous les gens qui bossaient en local s'en sont plutôt sortis" témoigne-t-elle.
Quand on me demande pour aller loin et que c'est sympa j'y vais mais j'aime bien travailler dans le coin !
Valérie TeppePhotographe
Pourquoi le mariage ?
À cette question, la réponse fuse, Valérie Treppe résume : " Un mariage, c'est un peu un condensé de vie, boosté à l'adrénaline et à l’émotion. C'est un bonheur pour un photographe documentaire parce que même quand il ne se passe rien, il se passe toujours quelque chose. Il faut être en forme, il y a de l'action et il faut être super rapide pour saisir les choses. On a un théâtre de choses vraies, et on a juste à se servir, quelque part, c'est merveilleux ! ".
" Mon père passait pas mal de temps dans la chambre noire quand j'étais gamine"
Véritable artiste en herbe, Valérie Treppe passait beaucoup de temps, petite, à dessiner. Elle voulait même s'orienter vers les Beaux-Arts, mais pas encore de place pour la photographie à ce moment-là. Première graine qui commence à germer, son père, qui faisait de la photographie et passait beaucoup de temps dans la chambre noire.
Un jour, alors qu'elle travaillait à l’Opéra d’Avignon en tant que femme de ménage, elle s'achète un vieil appareil. Elle commence alors à photographier les coulisses et les spectacles et " waouh, c'est ça !", conclut-elle comme une révélation.