Maroquinerie de luxe : une nouvelle marque lancée grâce à des travailleurs en situation de handicap

L'entreprise "Lux & Elles", basée à Limoges, est bien connue pour la sous-traitance d'article de maroquinerie d'entreprises du luxe. On sait moins que c'est une PME "adaptée" qui n'emploie que des travailleurs en situation de handicap. Pour donner de la visibilité à leurs compétences, la dirigeante lance sa propre gamme, première marque de maroquinerie inclusive... Et haut de gamme.

Aux côtés de ses employés, Stéphanie Queyroi, dirigeante de Lux et Elles et créatrice de cette nouvelle ligne appelée "Märgo Maëlle", s'écrie: "ah voilà, c'est mon préféré celui-là !". Entre ses mains, l'une des dernières créations de sa ligne de maroquinerie. C’est un projet qui lui tient à cœur, avec des pièces uniques et originales. Et elle est pressée de le présenter. Impatiente, elle demande : "Tu l'auras fini demain, tu penses ?", le salarié fait un geste de la tête qui fait penser qu'il peut.

Dans cette entreprise, tous les employés sont en situation de handicap. "Vous avez visité l'atelier, vous avez pu voir et constater qu'il n'y a pas à deviner, entre guillemets, qu'il y a des personnes en situation de handicap, mais c'est aussi ça. Et c'était aussi pour rendre visible ces personnes qui étaient pendant très longtemps invisibles, à travers leurs compétences, à travers leur savoir-faire", explique Stéphanie Queyroi.

Depuis quelques années, sa cheffe d’atelier souffre du dos, ce handicap invisible, mais reconnu, l’a contrainte à changer d’employeur. "J'ai commencé à avoir des problèmes de santé, là où j'ai travaillé avant, c'était mal vu, c'est pour cela que j'ai arrêté. Ça ne me gêne pas de retravailler et de montrer, au contraire, aux gens que même si on a des problèmes de santé, on peut travailler comme les autres, et on peut faire des choses magnifiques", explique Tanya.

Dans un sourire, Latifa, l'une des collègues de Tanya, confie qu'ici, "on va dire, c’est le confort. Il y a des personnes ici qui ont des problèmes de dos, chacun a un poste adapté."

 

Chaque poste de travail est réfléchi en fonction du handicap du salarié. Même chose à la production, cette PME évolue dans une approche durable et responsable. "Même dans les chutes de chutes, on va garder le moindre petit bout de cuir, puisque ça va terminer sur nos boucles d’oreilles, en petits sujets cuir, de façon vraiment à limiter au maximum l'impact et de pouvoir aller au bout de la démarche de l'économie sociale et solidaire et de l'économie circulaire surtout", insiste la patronne.

Pour les entreprises de plus de vingt salariés, la loi impose un quota de 6% de travailleurs handicapés. En Nouvelle-Aquitaine, ce taux d’emploi atteint les 4%, un peu plus que la moyenne nationale. Des freins à l’embauche persistent.

"Il peut rester des méconnaissances, des appréhensions, de la crainte de mal faire aussi, ou de ne pas savoir en parler, ou d'imaginer que c'est extrêmement compliqué. Ce qui est vraiment dommage, parce que les entreprises qui sont concernées par ces freins se privent de compétences en matière de recrutement de personnes en situation de handicap", explique Christelle Peyre, déléguée régionale adjointe de l'Agefiph (fonds pour l'insertion des personnes handicapées).

 

En créant Margo Maëlle, sa propre marque de maroquinerie, Stéphanie Queyroi souhaite donner plus de visibilité à ses employés. Elle espère ainsi faire évoluer le regard de la société sur le handicap.

 

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