Alors que le texte du groupe Liot - visant à abroger le recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans - doit être examiné le 8 juin au Parlement, la mobilisation contre la réforme se poursuivait ce mardi dans plusieurs villes de Corrèze, Creuse et Haute-Vienne mais les chiffres sont en nette baisse.
Le 1er mai dernier, pour la "fête du travail", la 13e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, avait réuni 25 000 manifestants dans les rues de Limoges d'après les syndicats, 5 500 selon la police. Une participation massive, mais loin du record attendu.
Ce 6 juin 2023, à l’appel des syndicats, une nouvelle journée de manifestation était prévue partout en France, à deux jours de l’examen au Parlement d’une proposition de loi visant à abroger la réforme et alors que les premiers décrets d'application ont été publiés au Journal officiel.
En parallèle du cortège, des opérations de blocage ont été organisées en Corrèze, Creuse et Haute-Vienne.
Haute-Vienne
La mobilisation a débuté dès 10 h 30, ce mardi 6 juin à Limoges. Un rassemblement d'une soixantaine de personnes s'est tenu devant la CARSAT de la Haute-Vienne (Caisse d'assurance retraite et de la santé au travail), l'organisme en charge des retraites, avant de rejoindre l'intersyndicale à Tourny.
"Au-delà du symbole, c'est ici que nous sommes au cœur du système de retraites et nous allons devoir appliquer cette réforme des retraites au 1er septembre. Actuellement, nous ne pouvons pas renseigner les assurés à la retraite au-delà des quatre prochains mois. Il reste encore vingt- neuf décrets à paraître, nous les aurons début juillet, cela veut dire que nous aurons deux mois pour les mettre en place. Nous savons pertinemment que cette réforme techniquement va être très compliquée.", confie Christelle Delhomme-Nicolas, déléguée syndicale CGT pour la CARSAT.
Des barrages filtrants étaient également mis en place sur des ronds-points et des distributions de tracts avaient lieu sur des lieux stratégiques d'entrée de ville pour engager les passants à venir manifester ce mardi après-midi dans les rues de Limoges.
C'était le cas dès huit heures au niveau du rond-point de Family Village où les voitures en provenance de Couzeix peinaient à rejoindre l'A20.
Parti à 14 heures du Carrefour Tourny sous une pluie battante, le cortège a réuni 6 000 manifestants dans les rues de Limoges, d'après les syndicats, 1 500 d'après une source policière.
Dans le mouvement, des élus étaient présents pour soutenir le message des poings levés, malgré une mobilisation en baisse.
Dans l'Éducation nationale
Quelques kilomètres plus loin, c'est devant le rectorat de Limoges que les manifestants ont déployé plusieurs banderoles. Des manifestants avaient prévu de contester également ce mardi matin la réforme des lycées professionnels.
À la mi-journée, le rectorat a communiqué les chiffres de grévistes pour toute l'Académie de Limoges : la participation dans les collèges est estimée à 12,50 %, dans les lycées d’enseignement général et technologique à 4,11 % et dans les lycées professionnels à 10,47 %. (chiffres fondés sur les remontées de 10 h 30).
Corrèze : trois petites mobilisations à Tulle, Brive et Ussel
Selon la police, ils étaient 850 à s'être élancés dans le cortège tulliste dès ce mardi matin. Une manifestation beaucoup plus modeste, mais motivée par cet espoir qui repose sur la proposition de loi déposée à l'Assemblée nationale visant à abroger le texte qui recule l'âge de départ à la retraite. "Évidemment, c'est pour soutenir les parlementaires dans une contestation nécessaire, pro démocratique. Cette manifestation est là pour ça, pour leur dire "Écoutez, le peuple a besoin de vous, il faut intervenir.", confie Nicolas Lassalle, de l'union locale de la CGT.
"Dès lors que les gens se mobilisent, je serai toujours satisfait, je pense que le 8 et notamment ce qu'il va se passer et notamment le potentiel emploi de l'article 40, risque de remobiliser et que la manifestation continuera. Au-delà du texte sur la réforme des retraites, ce qui est attaqué, c'est la démocratie."
À Brive, 450 manifestants, selon la police, ont battu le pavé dès 15 heures au départ de la Place Winston Churchill. Le 1er mai dernier 2 300 personnes étaient descendues dans la rue.
Enfin, à Ussel, les forces de l'ordre ont dénombré 250 manifestants.
Creuse : petite mobilisation à Guéret
Une fois n'est pas coutume, le cortège creusois s'est élancé à 10 heures de la gare routière de Guéret, au son des casseroles et des sifflets. La manifestation était terminée à 12h, et a rassemblé 950 personnes, selon la préfecture. C'est moins que le 1er mai dernier, qui avait réuni près de 4000 manifestants.
Les transports
Sur l'ensemble de la Nouvelle-Aquitaine, le trafic SNCF est peu perturbé avec huit TER sur dix en circulation, aucun train n'est annulé sur la ligne Limoges-Paris.
En Corrèze, le réseau risque d'être perturbé du côté des bus sur les lignes 2 et 5 de Libéo ainsi que la navette du centre-ville.