Ils manifesteront devant le rectorat le 6 juin au matin. Les syndicats de l'enseignement sont vent debout contre la réforme des lycées professionnels portée par Emmanuel Macron. Ils craignent un appauvrissement de l’enseignement et une casse sociale dans leur profession.
L’inquiétude plane dans les couloirs du lycée professionnel Marcel Pagnol de Limoges. L’établissement est spécialisé dans l’enseignement des métiers du secteur tertiaire, dit administratif et commercial. Il devrait être impacté par la réforme des lycées professionnels.
"Ce qui nous interpelle, c'est que les matières de commerces supposément supprimées sont des matières extrêmement porteuses", déplore l'enseignante Carine Denanot.
Les premières mesures devraient être appliquées en septembre 2023, bien que la majorité n'entre en vigueur qu'à la rentrée suivante.
Une "usine à gaz"
Cette réforme des lycées professionnels est décriée par les syndicats, qui la considèrent comme une "usine à gaz". Ils redoutent une modification des choix d'orientation des élèves en fonction de leurs lieux de résidence. "L'objectif de cette réforme est d'adapter la formation par rapport au bassin d'emploi, c'est-à-dire le besoin qu'ont les entreprises en main d'œuvre, explique Christophe Tristan, co-secrétaire du syndicat SNUEP FSU en Haute-Vienne. C'est un changement total, puisque l'élève dans le Limousin n'aura pas le choix. Il devra faire une formation liée au besoin. Par exemple, s'il faut apprendre l'électricité avec Legrand, et bien, il n'y aura que des formations sur l'électricité."
Ce n'est pas le seul point de la réforme qui suscite le désaccord.
"On proposera à l'élève de choisir entre des cours intensifs au lycée ou des stages en entreprises, relate Olivier Maratrat, du syndicat SNUEP FSU. Ces stages seront rémunérés. On peut penser que les élèves issus d'un milieu social défavorisé iront en entreprises pour gagner un peu d'argent."
Avec cette réforme des lycées professionnels, les syndicats craignent de voir émerger un plan social pour les enseignants. Le 6 juin 2023 à 10 h 30, ils seront devant le rectorat pour exprimer leur mécontentement. Le même jour que la manifestation contre la réforme des retraites.
Emmanuel Denanot et Thomas Chollet-Lunot