Depuis ce vendredi 8 mars, Marion Lachaise, une entrepreneure installée à Limoges, fait partie des 101 femmes de Matignon. Sept ans après avoir lancé sa fromagerie, c'est une immense fierté pour elle et ses employés.
En 2017, Marion Lachaise ouvre sa fromagerie dans le centre-ville de Limoges. Sept ans plus tard, elle prend la pose aux côtés de Gabriel Attal en tant qu'entrepreneure reconnue par l'État. Aujourd'hui, Marion Lachaise fait partie des 101 femmes de Matignon.
Une distinction pour valoriser le travail des femmes entrepreneures sur le territoire français. "C’est une mise en avant et une gratification de ce que je fais. C’est clairement un honneur, une grande fierté. Pour les salariés et pour moi, c’est génial de voir qu’on encourage l'entrepreneuriat féminin et pouvoir montrer aux jeunes filles que c'est possible", relève Marion Lachaise.
La Limougeaude ne se voyait pourtant pas candidater il y a quelques mois. "France active m’a contacté au mois de janvier. Je ne me sentais pas légitime. On souffre du syndrome de l’imposteur, on se dit qu'on ne mérite pas, qu'on a rien fait d’extraordinaire et je ne voyais pas pourquoi moi et pas une autre. Mais la préfecture et France Active m’ont aidé à porter mon dossier. Ils m'ont dit : il est fort et complètement dans la culture de ce qu’on veut aujourd’hui. On veut que vous en parliez au Gouvernement."
Les félicitations de Gabriel Attal
Quatre mois plus tard, Marion Lachaise quitte sa fromagerie et sa laiterie pour rejoindre la capitale le temps de quelques jours. "C’était un peu dingue. Ça a commencé jeudi matin par des conférences de femmes fortes qui ont entrepris et réussi. On a eu des ateliers toute la journée sur des problématiques où on s’est inscrites. Moi, c'était l’industrie et la production. Le soir, on a eu un super dîner sur la Seine face à la tour Eiffel sur une péniche, c'était extraordinaire."
Tous les salariés m’ont envoyé un message et il n’y a rien de plus gratifiant.
Marion LachaiseEntrepreneure
Le lendemain, Marion Lachaise et les 100 autres entrepreneurs se sont rendus au siège de la BPI le matin, et à Matignon l’après-midi. "La ministre de l’Égalité entre les hommes et les femmes Aurore Bergé, la ministre du Travail Catherine Vautrin et le Premier ministre Gabriel Attal ont fait un discours sur l’entrepreneuriat féminin, ainsi que les problématiques qui nous suivent comme les congés maternité et les salaires."
"Il faut faire trois plus que les hommes"
Car dans l’entrepreneuriat, Marion révèle qu'il est difficile de se faire une place lorsqu'on est une femme. "Il faut faire trois plus. Ça commence dès l’école maternelle et primaire quand on nous explique que si quelqu’un doit prendre soin des enfants, c'est la femme. Si une personne doit rester à la maison, c’est la femme. Quand on arrive dans des études supérieures, on ne peut pas réussir si on a ce syndrome de l’imposteur. C’est oser qui est le plus difficile. Culturellement, on ose moins que les hommes", avoue-t-elle.
La jeune maman de 34 ans n'a jamais hésité lorsqu'en 2017, elle ouvre une fromagerie à Limoges. Elle invite les plus jeunes à croire en leurs rêves. "J’en ai eu envie et je me suis lancé. Toutes les personnes que j’ai rencontrées croyaient en moi et en mon projet. On a des doutes, mais c’est normal. C’est un beau message à faire passer aux jeunes filles. Oui, on a peur, mais si on ne prend pas de risques, on ne vit pas des beaux moments comme j’ai vécu hier. Croyez en vos idées et en vos rêves. Le plaisir au travail, ce n’est pas que pour les autres", assure-t-elle.
J’ai rencontré 100 femmes extraordinaires, on va rester en contact.
Marion LachaiseEntrepreneure
Cette distinction des 101 femmes de Matignon va permettre à Marion Lachaise de bénéficier d'un suivi approfondi pour l'évolution de son entreprise. Car il y a un peu moins de deux ans, Marion Lachaise a également ouvert une laiterie urbaine.
Aujourd'hui, elle souhaite continuer d'agrandir son entreprise, et proposer des yaourts locaux en vrac aux crèches et aux écoles de Limoges. Selon le ministère chargé de l'Égalité entre les hommes et les femmes, seules 32 % des entreprises françaises sont dirigées par des femmes. Les écarts sont encore plus importants pour les start-ups, seulement 4 % ont été fondées par des femmes.