"Inconnu des services de police et de la justice", l'adolescent de 15 ans a reconnu les coups de couteau qui ont coûté la vie à Inès, ce vendredi 13 décembre au soir à Isle. L'enquête s'est poursuivie sous la qualification de "vol avec violence ayant entraîné la mort" et la procureure de Limoges a demandé son placement en détention provisoire. L'autopsie du corps de l'adolescente est pratiquée ce mardi et ses conclusions seront déterminantes pour l'instruction.
Émilie Abrantes, procureure de la République de Limoges, a donné, lors de sa conférence de presse, un élément majeur sur la conduite de l'instruction qui vient de s'ouvrir.
Elle a indiqué avoir d'abord ouvert une enquête de flagrance pour "meurtre" avant, finalement, de retenir la qualification criminelle de "vol avec violence ayant entraîné la mort".
La procureure n'a donc pas choisi, à ce stade, la qualification la plus grave de "meurtre avec préméditation ou guet-apens qui constitue un assassinat", selon l'article 221-3 du Code pénal.
Elle a, par ailleurs, demandé son placement en détention provisoire. Selon nos informations, le suspect est, depuis, incarcéré.
Que faut-il attendre de l'autopsie ?
Une décision motivée par les déclarations du jeune mis en cause au cours de sa garde à vue, selon le récit de la magistrate :"il a confirmé le mobile du crime, arguant s'être rendu à ce rendez-vous pour voler le téléphone de la victime et s'être armé d'un couteau pour pouvoir l'intimider le cas échéant. Il a confirmé que cette dernière s'était débattue, qu'elle avait contacté sa sœur au téléphone pour appeler à l'aide et que, pris de panique, il s'était emparé du téléphone et lui avait porté plusieurs coups de couteau de peur que ses cris ne donnent l'alerte".
L'autopsie pratiquée ce mardi 17 décembre sera décisive pour la suite de l'instruction. La procureure a indiqué, ce lundi, que le corps d'Inès présentait une "quarantaine de plaies, notamment au cou, sous le sein gauche et dans le dos et que certaines étaient profondes, mais aussi de nombreuses plaies de défense".
S'il apparaît, lors de cet examen médico-légal, que le mis en cause a donné "volontairement la mort", les faits pourraient alors être requalifiés en "meurtre", selon l'article 211-1 du Code pénal.
Un procès devant le tribunal pour enfants
Compte tenu de son âge de quinze ans, le jeune mis en cause, est susceptible d'être jugé devant le tribunal pour enfants, statuant en matière criminelle, la Cour d'Assises des mineurs étant prévue à partir de 16 ans.
La peine encourue par un majeur pour "vol avec violence ayant entraîné la mort" est "la prison à perpétuité", mais pour un mineur, selon l'article L121-5 du Code pénal, "elle ne peut être supérieure à vingt ans de réclusion criminelle ou de détention criminelle".
Concernant la détention provisoire, l'emprisonnement d'un mineur doit être exceptionnel selon la loi : "s’il est soupçonné d'un crime, un mineur peut, en cours d'instruction, être emprisonné temporairement pour une durée de six mois qui peut être prolongée jusqu’à un an maximum", et ensuite, une fois l'instruction terminée dans l'attente du procès, "le mineur peut être placé temporairement en prison pour une durée de deux mois avec prolongations possibles jusqu'à six mois, s'il est soupçonné d'un crime".