Municipales 2020 : les listes citoyennes et sans étiquette s'affichent à la ville comme à la campagne

Seuls les candidats dans les communes de 3500 habitants et plus, se voient attribuer une nuance politique. Dans ce contexte, comment les candidats sans étiquette défendent-ils leur position ? Rencontres avec deux d'entre eux à Limoges et à La Croix-sur-Gartempe en Haute-Vienne.

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Apolitique ou sans étiquette, nombre de candidats aux municipales s’affranchit des partis politiques et préfère présenter des listes dites « citoyennes ». Une tendance lourde pour les candidats en zone rurale, mais pas seulement,  et sur laquelle a surfé le ministre de l’Intérieur en publiant une circulaire en décembre 2019, suscitant une vive polémique au sein de la classe politique. En effet, la circulaire du 10 décembre 2019 préconisait l’attribution des nuances dans les seules communes de 9 000 habitants ou plus. Des critères jugés de nature à avantager La République En Marche (LREM) au plan national.


Après la suspension d’une partie du contenu de la circulaire par le conseil d’Etat qui pointait du doigt « qu’une telle limitation conduit, dans plus de 95% des communes, à ne pas attribuer de nuance politique et exclut ainsi de la présentation nationale des résultats les suffrages exprimés par près de la moitié des électeurs », Philippe Castaner avait été contraint de corriger sa copie.


Finalement, seuls les candidats dans les communes de 3500 habitants et plus, se voient attribuer une nuance politique pour le scrutin des 15 et 22 mars 2020. Un seuil bien supérieur à celui de 2014, pour l’attribution d’une étiquette politique aux candidats puisque ce seuil était alors fixé à 1 000 habitants.
 

Des étiquettes attribuées par les préfets


La nouvelle version de la circulaire ministériel envoyée aux préfets le 3 février 2020, précise que :

« La nuance doit être distinguée de l'étiquette politique qui correspond à la sensibilité politique du candidat et qui est librement choisie par ce dernier dans sa déclaration de candidature. Le candidat tête de liste peut également choisir l'étiquette politique de sa liste dans la déclaration de candidature de la liste. Les candidats ne sont pas obligés de déclarer la même étiquette que celle de la liste puisqu'elle est censée refléter leurs convictions ou engagements personnels dans le domaine politique ».


Les préfets ont donc déterminé les étiquettes des candidats à partir d’une grille composée de 24 nuances politiques.


Dans ce contexte, certains candidats considèrent que ces schémas ne correspondent plus à l’air du temps et aux attentes citoyennes au niveau local. C’est le cas de Marie de Ferluc, tête de liste "Nouveau printemps pour Limoges ». Professeur de lettres, elle habite et travaille dans le quartier de Beaubreuil à Limoges. Ni de droite, ni de gauche, elle défend sa position avec une certaine verve : 

Nous, nous récusons l'idée qu'il y ait des professionnels de la politique. Il y a des citoyens qui sont inquiets pour leur cité et qui ont envie de porter des idées, qui ont envie de porter leur cité vers ce qu'elle a de mieux. Or, la cité, qui est spécialiste de la cité ? C'est le citoyen. 


François Hollande s'est exprimé récemment à ce sujet, avec une pointe d'ironie : 
 

Quand vous demandez à un chauffagiste de venir chez vous, mieux vaut que ce soit un professionnel. S'il vous dit : "je suis un amateur mais j'en suis très fier", le risque est que votre chaudière ne fonctionne pas terrible
 

En zone rurale, la question se pose différemment. Se présenter sans étiquette est une nécessité pour de nombreux candidats. Dans la petite commune de La Croix-sur-Gartempe, Alain Paillé souhaite lui aussi devenir maire. Il se veut apolitique, mais surtout très pragmatique : 
 

Si on se met dans une catégorie, ce n'est pas forcément quelque chose qui va aider à fédérer les gens dans des petites communes. Ce que j'aime c'est l'action de projet, c'est-à-dire avoir des objectifs et d'essayer de mener à bien ces projets pour le bien commun et qu'on fasse avancer les choses.

 

Pour ces deux candidats haut-viennois, mener campagne sans étiquette s'avère être un moteur puissant pour aller à la rencontre des électeurs à quelques jours du premier tour. 




 
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