Trois cadres de la CGT Mines Energie 87 ont été interpellés et placés en garde-à-vue le 24 septembre 2024 à la gendarmerie de Limoges. Il leur est reproché d'avoir organisé des coupures de courant lors de la mobilisation contre la réforme des retraites en 2023.
Trois membres du syndicat CGT Mines Energie 87 ont été interpellés à leur domicile le 24 septembre 2024 par la gendarmerie de la Haute-Vienne. Placés en garde-à-vue, il leur est reproché d'avoir organisé des coupures de courant lors de la mobilisation contre la réforme des retraites en mars 2023.
Dès la mi-journée, un rassemblement de soutien s'est organisé avec quelques dizaines de militants CGT devant la caserne de gendarmerie Jourdan à Limoges pour dénoncer cette arrestation.
"Ils ont été arrêtés à leur domicile devant femme et enfants au lieu d’être simplement convoqués comme cela a déjà été le cas à trois reprises dans le passé explique Jacques, membre du bureau des retraités.On se mobilise en soutien car ils font partie des 3 sur les 1000 militants de la fédération de l’énergie qui sont inquiétés actuellement par la police".
Remis en liberté en fin de journée, "ils sont choqués, leurs familles aussi, ils sont en repos, pour retrouver leurs esprits, explique le responsable de la CGT 87 Arnaud Raffier au lendemain de cette journée. On leur a même saisi leurs téléphones portables".
Dans mon expérience, je n’ai jamais vu ça. En 1995, il y avait des choses similaires mais ca nous inquiète fortement qu’on embarque des militants sur des accusations qui ne tiennent pas debout. On est assimilés à des terroristes à des voyous alors qu’on est syndicaliste. On n’a rien cassé, rien dégradé.
Arnaud RaffierSecrétaire CGT 87
Une dizaine de motifs d'interpellations
Joint par téléphone, le parquet de Limoges confime "une dizaine de motifs d’interpellation", concernant cette série d’infractions commises en mars 2023 parmi lesquelles : pénétration dans un lieu protégé, dégradation de biens en réunion et mise en danger d’autrui car la mise hors tension d’une ligne a provoqué l’arrêt du courant dans des entreprises en activité. « Chacune de ces infractions est contestée par les membres de la CGT » nous explique l’avocat de l’UD CGT Me Anthony Zborala qui a assisté les trois syndicalistes durant leur garde-à-vue toute la journée. « La CGT est assimilée aux Robins des Bois de l’Energie, explique-t-il, mais le syndicat partage seulement leurs idées, pas leurs modes d’action »
Le parquet indique que les investigations se poursuivent. "On va attendre que la justice nous donne tous les éléments, les comptes-rendus des auditions, explique Arnaud Raffier, on attend de voir, notre service juridique est au travail".
Soutien politique des députés Insoumis
Les deux députés LFI de Haute-Vienne ont exprimé leur soutien aux syndicalistes sur les réseaux sociaux. "Mobilisation à venir, total soutien contre la répression syndicale !" a indiqué Damien Maudet, quand Manon Meunier dénonce "une telle répression syndicale est honteuse. Se mobiliser est un droit".
J'apprends à l'instant que trois responsables syndicaux hauts-viennois ont été interpellés à leur domicile et emmenés à la Gendarmerie de Limoges.
— Damien Maudet (@damienmaudt) September 24, 2024
La cause : des actions durant les mobilisations contre la Réforme des retraites !
Mobilisation à venir, total soutien contre la…
Tout mon soutien aux responsables syndicaux interpellés pour leurs actions lors de la mobilisation contre la réforme des retraites !
— Manon Meunier (@ManonMeunier_UP) September 24, 2024
Des interpellations à domicile, devant la famille.
Une telle répression syndicale est honteuse. Se mobiliser est un droit. https://t.co/pjx4oXV66z