Depuis une semaine, la communauté de communes de Noblat est le premier “Territoire zéro chômeur de longue durée” du Limousin. Sept salariés racontent leurs débuts à Noblatout, une entreprise à but d’emploi.
“Claude il faut absolument que tu voies la mutuelle avec Delphine, faire part de ton choix". L'heure est aux dernières formalités administratives pour Claude, après la signature la semaine dernière de son contrat à durée indéterminée, comme ses six autres collègues. L'aboutissement d'un projet qui remonte à 2018 pour le territoire de la communauté de communes de Noblat.
Noblatout est la première EBE du Limousin, pour Entreprise à But d'Emploi. Un sigle un brin trompeur car Noblatout n'est pas une entreprise comme les autres, mais une association, habilitée par l'association nationale des Territoires zéro chômeur de longue durée pour proposer un emploi stable à toutes les personnes qui en sont privées durablement.
"C’est tout un processus de montage de projets pour identifier les personnes éligibles et les travaux utiles sur le territoire, pour ne surtout pas rentrer en concurrence avec des entreprises locales", explique Marie Bonnetblanc, directrice de la structure.
Saint-Léonard est un peu loin du centre névralgique qu’est Limoges et son agglomération. Donc trouver un emploi sur son territoire et ne pas faire soixante-dix kilomètres aller-retour pour y aller et perdre de l’argent sur l’essence, c’est un avantage.
Marie Bonnetblanc, directrice de Noblatout
Après plusieurs années de réflexion, Noblatout s'est spécialisée dans la confection textile, mais propose également d'autres activités en s'appuyant sur les compétences de ses salariés. Un atelier bois à partir de palettes verra bientôt le jour grâce à Marie Guillonneau, surnommée "Marie Palette".
Transmettre son savoir-faire
Dans l'atelier couture, Marie confectionne un sac de piscine à partir de serviettes de récup'. "Nous avons des personnes qui ne savaient pas coudre. Nous avons même un homme qui a appris à coudre avec moi. C’est extraordinaire de partager son savoir-faire avec d’autres !”, se réjouit celle qui vient de franchir le cap des soixante ans.
“J’ai commencé ma carrière dans une entreprise de mobilier médical, j’y suis restée dix-huit ans. J’ai été licenciée pour maladie professionnelle et après, je n’ai eu que des petits contrats. Donc être en CDI, c’est un grand soulagement !”
Delphine, elle, s'occupe plutôt des tâches administratives. Le plus important pour elle est d'avoir retrouvé du lien social. "Quand on est avec ses amis, on a quelque chose à raconter. Avant, à part les discussions avec mon chat, je n’avais pas grand chose à raconter !", confesse cette mère de famille de quarante-huit ans. "J’avais l’impression d’être mise à l’écart", se souvient celle pour qui cette période n'est plus qu'un mauvais souvenir.