Plus d'une semaine après l'annonce de la possible fermeture de l'usine d'emballages en carton, c'est encore l'incompréhension et la colère qui dominent à Longvic (Côte-d'Or). Le site fondé en 1971, qui est l’un des fleurons de l’industrie de l’agglomération dijonnaise, devrait fermer en septembre 2025, menaçant 207 emplois.
Voilà plus de 50 ans que l'entreprise Tetra Pak fait partie du paysage de la ville de Longvic. Au plus fort de sa production, elle a vu passer plus d'un millier d'employés. Mais dans un communiqué envoyé ce mardi 21 janvier, le groupe Tetra Pak a annoncé "la potentielle cessation des activités de son usine de Dijon", devant faire face "à la fois à la baisse des volumes de production et à l’augmentation des coûts".
Une annonce vécue comme une déflagration
L’usine de Longvic représente un maillon clé de l’économie locale, avec un chiffre d’affaires de 26 millions d’euros en 2023. Elle emploie actuellement 207 salariés, sans compter les sous-traitants et commerçants qui dépendent indirectement de son activité. L'annonce de sa fermeture - très probable - reste donc un choc pour la population.
C’est une catastrophe, les gens sont traumatisés, dépités
Buraliste à Longvic
Dans les rues du centre-ville de Longvic, c'est le principal sujet des discussions. Comme chez la buraliste, pour qui "c’est une catastrophe, les gens sont traumatisés, dépités". Même sentiment pour une cliente, "c’est encore des emplois en moins, des gens qui vont se retrouver au chômage. On est dégoûté de tout ce qui se passe, de toute façon ça se passe partout. Ça fait mal".
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Les élus locaux en soutien
Dans les locaux de l'hôtel de ville, Céline Tonot, maire de Longvic, a accueilli ce mercredi 29 janvier, une délégation du personnel de Tetra Pak. Elle leur a assuré du soutien de la part du conseil municipal. "On a reçu la nouvelle comme un choc et une grande surprise. C’est un drame qui se joue pour les salariés mais aussi pour la ville. Une fermeture, quelle qu’elle soit, est une mauvaise nouvelle".
L'élue, avec Dijon Métropole, souhaite être associée au comité de suivi que mettront en place les services de l’État. "Je vais bientôt rencontrer le préfet et je lui ferai part de cette demande. Nous restons vigilants sur l’avenir des salariés, mais aussi du site. Il faut éviter une friche industrielle sur le territoire de Longvic".
C’est un drame qui se joue pour les salariés mais aussi pour la ville. Une fermeture, quelle qu’elle soit, est une mauvaise nouvelle
Céline TonotMaire de Longvic
"Beaucoup de flou" pour les salariés
Du côté des salariés, "on commence à accuser le coup" constate Claude Rollandet, délégué syndical CGT chez Tetra Pak, "mais le réveil est très compliqué. On a le soutien des élus. Mais jusqu’ou vont-ils pouvoir nous aider ? Il y a beaucoup de flou, la situation est très compliquée".
"Aujourd’hui, on reste concentré sur l’état d’esprit de nos collègues" explique Mohamed Aouidat, délégué syndical CFE-CGC. "Beaucoup d’entre eux vont se retrouver dans la difficulté. Il y a eu ce séisme avec l’annonce de la fermeture. Depuis, il y a plusieurs réactions chez le personnel. Des collègues restent dans le déni. Et d’autres salariés commencent à s’y faire, à se projeter, à faire autre chose. Tout dépendra de l’accompagnement".
Les négociations du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) débuteront le 7 février 2025.
► Avec Guillaume Desmalles et Romain Liboz