Alors que l'équipe de santé de l’EHPAD « Les Chênes » à Couzeix doit prendre soin de personnes de plus en plus handicapées, l’aide de bénévoles est vitale. Mais, l’association Visite des malades dans les établissements hospitaliers (VMEH) qui apporte son soutien au personnel, peine à recruter des volontaires, pourtant essentiels au bien-être des résidents.
C'est devenu un rituel immuable. La très ancienne association "Visite des malades dans les établissements hospitaliers" (VMEH) se donne pour objectif de rendre visite aux malades et aux pensionnaires des EHPAD. Elle intervient dans la maison de retraite "Des Chênes" à Couzeix.
Un moment de partage
Tous les lundis après-midi, Marie-Thérèse, résidente, se retrouve pour un tête-à-tête avec Arielle Duconseil, bénévole. Dans le huis clos de la chambre, la séance de lecture commence. Arielle lit avec attention Les dames du lac de Marion Zimmer Bradley, un pavé de 400 pages que ne manque pas de commenter Marie-Thérèse. "Il est gros ce livre ? On y est pour un moment."
Dans cet EHPAD qui accueille cent résidents, ce moment de partage est très apprécié. L'appui de ces bénévoles est maintenant indispensable. C'est un soutien pour les équipes de soignants et d’animateurs qui doivent s’occuper de personnes âgées de plus en plus dépendantes.
Certaines limites sont, malgré tout, établies : "La limite, c'est l'intrusion trop intimiste, explique Jean-Philippe Duvernay, animateur social et sportif. Une intimité qui pourrait être dévoilée ou une intimité qui ne pourrait pas être respectée. On est aussi garant de la sécurité morale et physique de nos résidents."
Un manque de bénévole
La principale difficulté reste le manque de bras. L’association VMEH a du mal à recruter. Avant la COVID, la Haute-Vienne comptait quarante membres. Aujourd'hui, ils ne sont plus que vingt. "Ce qui est difficile, je pense dans ce recrutement de bénévole, c'est qu'on leur demande quand même, que ce soit pérenne, au moins sur une année, souligne Christine Tall, présidente de l'association. C'est donner un peu de son temps, mais sur une régularité qui est importante pour les personnes âgées."
Au-delà de la vocation, le bénévolat ne fonctionne que si la personne concernée trouve un sens à ce qu'elle fait. Arielle Duconseil ne se pose pas la question : "C'est quelque chose qui est comme une évidence d'aller vers les autres. En se disant qu'un jour, on aimerait aussi vieillir et qu'il y ait des gens qui fassent la même chose pour nous."
Cette compagnie signifie beaucoup pour Marie-Thérèse qui l'exprime avec douceur et des mots qui viennent du cœur : "Je dis : il n'y en a pas d'autres ici qui sont là pour me réconforter un peu. Puis, on parle un petit peu de la famille, des enfants, ça me fait du bien tout ça."