Séance plénière consacrée à l'agriculture ce lundi 23 septembre au conseil régional à Bordeaux. Le 11 mars dernier, l'hémicycle avait été envahi par la Coordination rurale en écho à la forte mobilisation agricole de l'hiver. Depuis une mission d'évaluation a été menée pendant quatre mois par 25 élus.
"C'est une plénière pour les agriculteurs, on a participé à la réflexion et on ne nous autorise pas à rentrer, c'est ridicule ce que vous faites !" Pas content les quatre représentants de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne. Pas d'envahissement de l'assemblée plénière du Conseil régional cette fois, mais cette petite délégation avait fait le déplacement et voulait assister aux débats avant finalement de se faire refouler, après quelques minutes d'une discussion houleuse avec les représentants de la Région.
"Rester dans le hall devant un écran. On aurait pu le faire depuis chez nous. L'intérêt de se déplacer, c'est pour être au contact des élus régionaux et de la presse. On voulait, en tant qu'observateurs, comprendre ce qu'il va se dire". Une manière pour le syndicat de maintenir la pression après son incursion remarquée dans l'hémicycle le 11 mars dernier. Une action qui a engendré cette mission transpartisane acceptée par la majorité de gauche à la région et dont la direction a été confiée à la droite en la personne de Pascal Coste, président du Conseil départemental de Corrèze.
"On tire des enseignements de la crise. Sur les 48 recommandations, il y en a 5 ou 6 qui vont être délibérées dès aujourd'hui, notamment sur l'hydraulique ou le renforcement de l'élevage, sur la viticulture, sur la transmission des exploitations. C'est important que l'on puisse faire évoluer les règlements de la région" explique Pascal Coste, président de la mission.
L'esprit du rapport était d'écouter le monde agricole et de proposer un meilleur accompagnement. Plus de 50 organisations représentatives des mondes agricole et scientifique ont été auditionnés pendant six mois. 110 entretiens ont été menés. Parmi les mesures, certaines sont très symboliques et concernent l'hydraulique. L'idée est de favoriser le développement des infrastructures collectives, d'acheter du matériel pour être plus économe en eau et d'alléger les contraintes pour la création de petites retenues d'eau pour l'irrigation. À remarquer aussi une augmentation du soutien financier à la filière bio et à l'installation, particulièrement dans l'élevage qui nous concerne beaucoup en Limousin.
Les réactions dans le monde agricole sont pour l'instant assez prudentes, à l'image de celle du président de la chambre d'agriculture de Creuse, Pascal Lerousseau, qui avait été auditionné : "Une amélioration, oui, mais ça ne va pas être le big bang".
Ces évolutions vont demander des budgets supplémentaires. Le budget consacré à l'agriculture par la région s'élève actuellement à 240 millions d'euros (70 issus du budget régional, le reste venant de l'Europe). Les élus en charge de la mission préconisent d'aller chercher 100 millions supplémentaires. Il faudra s'y consacrer au moment du vote du budget.