À l’appel de la CFDT, une vingtaine d'employés des EHPAD de Haute-Vienne a manifesté, ce jeudi 25 octobre, devant l'établissement de Nieul. En difficulté financière, ces structures peinent à recruter. Les salariés sont découragés.
Ils étaient une vingtaine, ce jeudi 25 octobre au matin, rassemblés devant l'Ehpad de Nieuil-l'Espoir. Une vingtaine à brandir les drapeaux orange de la CFDT et à briser le calme qui règne habituellement ici. "On vient à reculons quelquefois", soupire Catherine, aide-soignante. "Là, vraiment, on est à bout... au bout de ce que l'on pouvait donner."
L'établissement public, qui accueille quatre-vingt-huit résidents et emploie autant d'agents, affiche un déficit de deux cent mille euros. Cette situation budgétaire tendue pèse sur les conditions de travail des employés venus manifester pour alerter l'opinion publique. De moins en moins d'aides-soignants ou d'infirmières sont recrutés, d'où un "découragement" et un "lâcher-prise".
"Vous avez des remplacements constants, des grilles qui ne sont plus fixes, du personnel de jour qui va remplacer de nuit, des burn-out", relate David Combeau, secrétaire général de la CFDT Santé-87. "La situation est dramatique."
Dramatique, car ce constat peut être généralisé à toute la Haute-Vienne. Les trente-quatre établissements du département limousin accumulent un déficit global de plus de trois millions d'euros, et 79 % d'entre eux sont dans le rouge.
Aucune solution à l'horizon
À terme, des ruptures de trésorerie sont à prévoir, ce qui signifierait une dégradation encore plus importante de l'offre de soin. "Nous essayons de stabiliser la situation, mais c'est sûr que des aides financières et des moyens supplémentaires nous seraient quand même très utiles", affirme Véronique Guilhat-Barret, présidente (PS) de la commission des affaires sociales au Conseil département de la Haute-Vienne.
La loi sur "le bien vieillir et l’autonomie" adoptée en avril dernier ne semble pas apporter de solution à ce cri d'alarme. Le projet de loi de finances pour 2025 non plus. Les acteurs du soin apparaissent de plus en plus esseulés dans leur combat.