Atteinte de fibromyalgie, la chanteuse du groupe haut-viennois "La Nomade Statique" donne des concerts en fauteuil roulant. Elle souffre en permanence de douleurs chroniques... qu'elle oublie sur scène.
Vous faites peut-être partie des spectateurs qui sont allés applaudir "La Nomade Statique" le 5 avril dernier à Ladignac-le-Long, pour un concert dans le cadre de la Culture au Grand Jour. Si c'est le cas, vous avez certainement été bluffé par la chanteuse, Karine Le Bon, un brin de femme d'une énergie folle qui se déhanche sur scène malgré son fauteuil roulant.
"Sur scène, c'est le seul endroit où je n'ai quasiment pas mal et où je me sens vivante. Et l'énergie ! Parce que je souffre aussi de fatigue chronique, et c'est ça qui est magique, c'est inexplicable : j'ai un truc qui rentre de partout et je peux donner de l'énergie aux gens, je suis pleine de vie. C'est pour ça que je fais ça. Parce que je suis bien j'adore ça !"
Des douleurs en permanence
En dehors de la scène, c'est plus compliqué. Il y a quelques années, Karine s'est vu diagnostiquer une fibromyalgie et une neuropathie des petites fibres, deux maladies qui provoquent des douleurs musculaires et articulaires chroniques.
"Il y a 4 ans, ça s'est écroulé d'un seul coup. En 2016, j'ai eu la canne, et en 2018 ça a été le fauteuil alors que je ne m'y attendais pas du tout. Je peux marcher, un peu, comme une personne très âgée. Je fais 30 mètres les jours de grande forme..."
Karine marche chez elle, à l'abri des regards. Pour soulager ses douleurs, elle a tout essayé : acuponcture, autohypnose, neurostimulation électrique, ou magnétique transcrânienne Depuis 3 ans, elle est suivie au cabinet d'algologie de la Polyclinique de Limoges, par une spécialiste de la douleur.
"Trouver sa vinaigrette à soi"
Lutter contre les douleurs chroniques est particulièrement complexe : "Il faut trouver sa recette de vinaigrette à soi. Des techniques, il en existe plein, mais on ne va pas tous réagir de la même façon ou accepter les mêmes techniques. L'acceptation va être une part très importante de la prise en charge de la douleur. Une fois qu'on accepte cette maladie douloureuse chronique, on arrête de consacrer de l'énergie à se battre contre elle", explique le Dr Gaëlle Martiné-Fabre.
Karine le reconnait : "Depuis que j'ai réalisé qu'il n'y aurait pas de médicament miracle, et que j'ai accepté ça, je cherche d'autres solutions, et ça va mieux".
La scène reste son meilleur traitement. Après avoir testé sa résistance lors d'une semaine de résidence au CCM Jacques Prévert d'Aixe-sur-Vienne pour préparer l'enregistrement du dernier album "La Folle au Tambourin", elle se dit prête à se lancer dans la musique à corps perdu, et envisage désormais une carrière comme professionnelle.