Du haut de ses 87 ans, René Rougerie a toujours vécu dans le quartier des ponts de Limoges. Un quartier marqué par ses chansons, ses fêtes, mais aussi les rivalités et les difficultés.
René Rougerie est un vrai Ponticaud de Limoges. Mais qu’est-ce que ça veut dire au juste ? "Un Ponticaud c’est un habitant du quartier des ponts : il y a les ponticauds du pont Saint-Etienne et les Ponticauds du pont Saint-Martial."
Lui fait partie du premier groupe : il a vécu toute sa vie rue du pont Saint-Etienne. "Il y avait deux clans : rive droite et rive gauche, se rappelle René, dit Néné. On ne se mélangeait pas."
Une vie bercée par la Vienne
Etre Ponticaud, c’est aussi "un état d’esprit", assure Georgette. René ajoute : "il fallait savoir nager et conduire un bateau". La Vienne est toujours à quelques pas…
Les Ponticauds étaient des habitants à part à Limoges. Les "gens de la ville ne nous aimaient pas, parce qu’ils disaient que les Ponticaud étaient des voyous", explique René. Mais l’octogénaire n’en a que faire et rétorque par un vieux dicton en occitan qui disait à peu près : "Tu es du pont, tu passes, tu es de la ville, tu vas dans l’eau !"
