L'ONG des Pompiers de l'Urgence internationale (PUI) basée à Limoges vient de participer pendant deux jours à un exercice de sauvetage en Suisse consécutif à une réplique de séisme. Objectif : renouveler son agrément international. France 3 Limousin était sur place.
Sur le parking de leur base à Limoges, le scénario est énoncé par l'un des chefs : "on est face à un tremblement de terre de 7,8 de magnitude. Il y aurait un millier de morts pour l'instant".
Sur les 219 pompiers de l'urgence internationale, cette ONG créée en 2004, une cinquantaine est mobilisée ce jour-là. Ils viennent des quatre coins de la France pour une mission fictive mais primordiale pour la pérennité de l'organisation.
PUI qui intervient partout dans le monde pour venir en aide aux population sinistrées lors de catastrophes naturelles, doit renouveler tous les cinq ans sa labélisation.
Réplique de séisme
Aussi, pendant 48 heures, les pompiers vont devoir montrer leur savoir-faire et leur maitrise tout au long de l'intervention. Dès le début de l'exercice, sur leur base, ils sont sous le regard d'évaluateurs de l'ONU.
On veut savoir comment ils préparent leur briefing, la sécurité, la logistique et le médical.
Cette année, c'est sur un terrain militaire en Suisse, au sud de Lausanne que l'exercice s'est déroulé.
Les pompiers découvrent une dizaine de bâtiments écroulés, sur lesquels l'équipe française, mais aussi des suisses et des allemands, vont travailler jour et nuit pendant 48h à la recherche de victimes. Pendant que des maîtres-chiens opèrent, d'autres pompiers percent des dalles de béton armée épaisses de vingt centimètres pour se faufiler à l'intérieur des gravats. Une opération éprouvante.
C'est exigu. On voit pas grand-chose avec la poussière. On est à bout de bras, c'est difficile.
Opération chirurgicale risquée
Sous les gravats, les pompiers découvrent une victime. Un homme dont la jambe est coincée sous les décombres. Pour lui sauver la vie, pas d'autres solution que de l'amputer sur place. L'intervention chirurgicale va durer plus d'une heure dans des conditions très difficiles pour le chirurgien.
Malheureusement, ce type d'opération est arrivé quatre fois sur les dix dernières années. Faut être prêt.
A quelques kilomètres du théâtre des opérations, les soldats du feu ont installé leur camp de base. Toutes les 6 heures, les équipes sont relevés, pour permettre aux hommes et aux femmes de se reposer et de manger.
Drone et tyrolienne
La nuit est tombée sur Epeisses. Les opérations de sauvetage continuent notamment avec un pilote de drone qui survole les lieux. Il faut sauver 26 personnes, prisonnières du béton effondré. Avant d'engager des hommes dans l'immeuble, les pompiers sécurisent les issues avec des étais en bois qu'ils fabriquent directement sur place.
Deux victimes sont découvertes dans les étages. Alors que l'accès aux escaliers est bloqué, les secouristes vont alors s'engager dans une longue et délicate opération : mettre en place une tyrolienne pour évacuer les blessés.
Après cet exercice, l'ONG a obtenu le renouvellement de son agrément mercredi 24 novembre 2021. Les Nations Unies ont validé leur aptitude à intervenir sur des catastrophes qui touchent les populations à travers le monde.