Limoges : coronavirus et catastrophe naturelle, l'inquiétude des Pompiers de l'Urgence Internationale

Les Pompiers de l'Urgence Internationale (PUI), organisme humanitaire basé à Limoges, sont particulièrement inquiets. "Si une catastrophe naturelle se produit dans ce contexte de pandémie, il est possible que personne ne puisse intervenir" explique son président.

Le colis est parti le 16 mars 2020 au matin : des masques, des gants, du gel hydroalcoolique à destination des pompiers de la ville de Taclopan dans les Philippines. Ce sont eux qui ont contacté Philippe Besson, le président des PUI qu'ils connaissent bien.

Ils ont d'énormes difficultés, nous explique-t-il par téléphone, pas de gants, pas de masques, ils n'ont rien. L'info là-bas circule très mal et le gouvernement communique peu. C'est moi par exemple qui leur ai envoyé l'info sur les anti-inflammatoires.

 
Dans la mesure de ses moyens qui sont limités, Philippe Besson a donc envoyé son colis avant que le confinement n'entre en vigueur. "Nos collègues sur place sont chargés de prendre la température des gens, explique Philippe Besson, mais ils n'ont aucun moyen de protection, et surtout aucune info de la part de l'Etat. Je pense qu'ils veulent minimiser les choses pour éviter la panique. C'est un pays immense". 

Cet archipel de plus de 7000 îles compte 109 millions d'habitants. Depuis le 15 mars, tous les accès à Manille, sa capitale, sont contrôlés par l’armée pour tenter de limiter la propagation du coronavirus. Les habitants doivent aussi respecter un couvre-feu entre 20 heures et 5 heures du matin.

Pour les services de secours de Djibouti, que les PUI connaissent également très bien pour les avoir formés, la situation est identique. "Ils pourraient même affréter un avion pour venir chercher du matériel, affirme Philippe Besson.
 

"Si une catastrophe naturelle se produit dans ce contexte de pandémie, il est possible que personne ne puisse intervenir"


Les PUI ont également été contactés pour un recensement par le réseau Insarag, présent dans 80 pays et qui réunit des organisations de recherche et de sauvetage sous l’égide des Nations Unies. "Ils sont très inquiets, explique Philippe Besson, car si une catastrophe naturelle ou un événement climatique grave se produit dans le monde à partir de maintenant, il sera très difficile d'intervenir. Nous on a répondu oui, mais avec une équipe réduite.

Le risque, c'est que si dans 2 heures, il y a un séisme quelque part, personne ne vienne. Aujourd'hui, la situation est très compliquée et il y a tellement de restrictions qu'on n'est pas à l'abri d'une "surcatastrophe".



 
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