Face aux mesures de confinement prises par le gouvernement pour lutter contre la propagation du coronavirus, la question de l’aide aux sans-abris et aux personnes précaires se pose. A Limoges, comme ailleurs, les réseaux de solidarités s’organisent.
Fermées par manque de bénévoles. A Limoges, certaines associations comme le Secours Populaire ou le Secours Catholique ont été contraintes de mettre leur activité en pause par manque de personnel. En pleine épidémie du coronavirus, les plus précaires se retrouvent alors dans une situation critique.
Luc Piochon, délégué Secours Catholique en Limousin, appelle de ses voeux la mise en place d'une structure gérée collectivement par les différentes associations.Nous attendons une action fédérante des pouvoirs publics.
En mettant en commun les moyens humains et logistiques des associations et des pouvoirs publics, le Secours Catholique espère pouvoir garantir un service minimum d'aide aux personnes en situation de précarité.
Les travailleurs sociaux, sur le front eux aussi
Si certaines maraudes sont annulées, celles de la Croix-Rouge sont bien maintenues, mais en effectif réduit.
Pour l’équipe de l’ARSL (Association Réinsertion Sociale du Limousin) et du CCAS (Caisse Centrale d'Activités Sociales) les maraudes sont même plus longues, et ont lieu toute la journée.
Il n’est pas toujours aisé de leur faire comprendre qu’il vaut mieux éviter de se rassembler.
Claire Robert Haury, Directrice générale de l’ARSL, rappelle le rôle clé que jouent les travailleurs sociaux et les bénévoles dans ces périodes de crise.
Equipés de masques et de gants, les bénévoles vont apporter aux sans-logis de quoi subvenir à leurs besoins. Dans le même temps, ils les tiennent informés de la situation et leur expliquent les gestes à utiliser pour se protéger.
Ils incitent les personnes qu'ils rencontrent à se rendre dans des centres d'hébergement, mais ces derniers n'en ont pas toujours l'envie, et les places ne sont pas toujours disponibles.
Recherche de nouveaux lieux d’accueil
Grâce à la mise en place d’un roulement entre ses équipes, l’ARSL est en capacité de maintenir ses établissements d’accueils ouverts. Mais même avec 200 places, le site est saturé. Alors, avec l’aide de la Préfecture de la Haute-Vienne, l’association recherche de nouveaux locaux utilisables pour permettre à chacun de se confiner au mieux.
De son côté, la Croix-Rouge ne peut pas ouvrir son centre d’accueil d’urgence « Grand Froid ». Il concentrerait trop de personnes dans un espace confiné. L’accueil de jour est quant à lui maintenu par l’association.
Distribuer la nourriture en évitant les rassemblements
Côté alimentaire la fermeture des écoles, des bars et des restaurants fait des heureux. La Banque Alimentaire de Haute-Vienne récupère beaucoup plus de denrées.
D’ordinaire, la banque reçoit entre 5 et 6 tonnes de produits par jours. Aujourd’hui, c’est près du double dont doivent s’occuper les bénévoles. Un flux qu’il faut ensuite redistribuer en évitant les rassemblements.
Pour cela, la Banque s’appuie sur les épiceries sociales, qui peuvent rester ouvertes. Elle a également l’autorisation exceptionnelle de recourir aux services d’associations qui ne sont pas habilitées à distribuer de la nourriture en temps normal, comme « Coup de Pouce ».
Enfin la Banque Alimentaire approvisionne les restaurants solidaires, comme « La bonne assiette », rue Adolphe Mandonnaud à Limoges.
On ne reçoit plus que 35 personnes à la fois.
Le restaurant a dû lui aussi s’adapter, nous explique son directeur Lionel Raguet. Avec un effectif réduit, il reste ouvert, mais seulement les matins et les midis. Le soir le restaurant fourni des paniers repas à ses clients.
L'établissement accueille moins de monde. Dans une salle qui reçoit habituellement 70 personnes, seule la moitié des sièges peuvent être occupés, confinement oblige.
Les Restos du coeur ont fait savoir, qu'a partir du lundi 23 mars, l'aide alimentaire ne sera proposée qu'au 57 rue des places à Limoges. Les distibutions de colis alimentaires seront aussi assurées en semaine, de 9 heures à 12 heures et de 14 heures à 17 heures.