L'épidémie de coronavirus a déjà des répercussions dans plusieurs secteurs économiques en Limousin : annulation du salon de l'habitat à Limoges, baisse d'activité des traiteurs, et a contrario hausse de la fréquentation des "drive" dans la grande distribution.
Un salon annulé, 250 professionnels touchés
C'est l'un des grands rendez-vous économiques du printemps : le salon de l'Habitat, qui devait se tenir du 13 au 15 mars au parc des expositions de Limoges, a été annulé dans le cadre de l'interdiction des manifestations de plus de 1000 visiteurs.
Un coup dur pour les 250 professionnels du secteur, dont la plupart du Limousin, qui devaient y tenir un stand.
Pour certaines entreprises, l'épidémie de coronavirus a d'ores et déjà de lourdes conséquences financières. A l'instar de ce dirigeant de trois sociétés dans le domaine du bâtiment qui a déjà dû faire face à l'arrêt des commandes en provenance d'Italie, et pour qui l'annulation du salon de l'Habitat est une très mauvaise nouvelle. Il estime les pertes de l'entreprise à 800 000 voire un million d'euros.
Annulations en chaîne chez les traiteurs
Autre secteur impacté par l'épidémie : celui de la restauration, et plus particulièrement les traiteurs qui font face à l'annulation de nombreux événements.
Chez ce traiteur de Feytiat, en Haute-Vienne, l'activité pour cette période est inhabituellement creuse :
Reste la production liée aux plateaux repas et aux petites manifestations... Mais pour le gérant de cette entreprise, cela ne suffira pas :Le mois de mars, c'est l'une de nos plus grosses activités. On a des repas dans tous les sens, des remises de diplômes, des cocktails, des repas de gala... Et là, tout s'est effondré." - Léa Marcheix, chef traiteur
On a des annulations impressionnantes pour le mois de mars : des repas de 850 personnes, des cocktails de 400 à 450 personnes. Cela a vraiment un gros impact sur notre activité traiteur. En terme de chiffre d'affaires, c'est peut-être 80% de moins..." - Nicolas Marcheix, gérant du restaurant "Le Provençal
Un "soutien massif de l'Etat" réclamé par les PME
De passage à la Chambre de commerce et d'industrie de Brive ce mardi 10 mars, et interviewé en direct dans notre journal régional de 19h, François Asselin, président de la confédération des petites et moyennes entreprises, a fait part de son inquiétude :
Si nous ne connaissons pas l'agenda de l'épidémie, nous - les chefs d'entreprises - connaissons très bien l'agenda de nos échéances : le 15 mars, il y aura les charges sociales à payer, entre le 20 et le 25 mars ce sera la TVA, le 30 les salaires. Et au milieu de tout cela, il y a les fournisseurs à payer et les emprunts à rembourser."
François Asselin réclame un soutien massif de l'Etat pour pouvoir anticiper et passer cette période qui s'annonce très difficile. Il réclame un report automatique, à la demande des entreprises, de toutes les charges sociales et fiscales, ainsi qu'un effort des banques pour décaler les échéances de remboursements.
Plusieurs secteurs touchés
Ce mercredi 11 mars, le préfet de la Haute-Vienne a fait le point sur la situation économique face à la crise du coronavirus.A ce stade, seules 5 entreprises du département ont demandé des mesures de chômage partiel.
Selon un sondage effectué par la CCI, 10% des entreprises haut-viennoise constatent une baisse de leur chiffre d'affaire et une dizaine connait des difficultés d'approvisionnement.
Plusieurs secteurs sont touchés : le spectacle, les transports, l'emballage, mais aussi la production bovine avec l'arrêt du transport des broutards en Italie.
Les secteurs qui s'en tirent
Certains secteurs tirent leur épingle du jeu. C'est le cas, notamment des "drive" de la grande distribution, ces magasins où vous récupérez vos courses en voiture après les avoir commandées sur internet. Une façon d'éviter la foule des supermarchés...
Certaines enseignes sur Limoges avancent une augmentation de 20% de leur chiffre d'affaires depuis quelques semaines.
Les "drive" - eux aussi - enregistrent des commandes particulièrement importantes au niveau des produits de base et de première nécessité. Mais ils tiennent à rassurer les clients : il n'y aura pas de pénurie.