Prison. Limoges, Tulle, Guéret, les grandes oubliées du plan gouvernemental

Un rapport parlementaire, paru ce 25 mai 2023, juge sous dimensionné le plan prison du ministère de la Justice alors que la surpopulation continue de s’amplifier. À l'image du reste de l'hexagone, en Limousin, ce sont les maisons d’arrêt qui sont touchées par cette surpopulation carcérale.

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Les maisons d’arrêt reçoivent les prévenus en attente de procès ou les personnes condamnées à des peines inférieures à deux ans. Elles sont plus sujettes à la surpopulation, car elles ont l’obligation d’accueillir tous ces détenus. La majorité est là pour violence, vols ou trafic de stupéfiants.

En Limousin, il y a trois maisons d’arrêt.

Celle de Tulle où il y a deux fois plus de détenus que de places.

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La surpopulation carcérale bat un nouveau record. Selon le récent rapport de Patrick Hetzel, la maison d'arrêt de Tulle est la troisième de France la plus surpeuplée. Intervenants : Surveillant pénitentiaire de la maison d'arrêt de Tulle, syndicat UFAP 19 ; Charles Mourigal, président de la maison d'accueil des détenus de Tulle ; Odile Macchi, responsable du pôle enquête de l'Observatoire International des Prisons ©Isabelle Rio et Caroline Huet

À Limoges, c'est pareil, sur 73 places, il y a 156 détenus soit un taux d'occupation de 213%.

Guéret, plus rurale, possède moins de délinquance. Elle est moins concernée par la surpopulation. Elle héberge 46 personnes pour 32 places. C’est 140% d’occupation.

Une surpopulation et des surveillants pénitentiaires souvent pas assez nombreux. "C’est compliqué à gérer. On est en sous-effectif avec beaucoup de départs à la retraite et peu de recrutement."

 

Quel avenir pour les centres pénitentiaires du Limousin ?

 

Ici, comme partout en France, la population carcérale progresse, comme l'explique le rapport du ministère de la Justice. Dans l’hexagone, c’est un record, on compte 73 000 détenus. Une surpopulation et des conditions de détention condamnées en 2020 par la Cour européenne des droits de l’Homme.

Par ces manques de place, il y a atteinte à la dignité du détenu. Et cela ne doit pas se confondre à la punition pénale. La punition pénale est une chose, les modalités de détention en sont une autre.

Michel Labrousse, bâtonnier de l'Ordre des avocats de Tulle.

Odile Macchi, responsable du pôle enquête de l'Observatoire International des Prisons, ajoute que "la prison devrait favoriser la réinsertion, lutter contre la récidive. Avec cette surpopulation, il est évident qu’on n’a pas accès aux dispositifs qui vont permettre de construire un projet pour la sortie."

Le dernier rapport parlementaire juge insuffisant le plan de la chancellerie qui prévoit 15 000 places supplémentaires de prison d'ici à 2027.

Mais, dans tous les cas, les prisons du Limousin sont les grandes oubliées de ce plan.

Pas de nouvelle construction prévue dans l’agglomération de Limoges alors que le président de la Métropole et le maire en réclament une depuis 2020.

Seule une enveloppe de 100 000 euros a été annoncée pour venir à bout des travaux urgents.

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