Le groupe Les fatals Picards sera en concert le 25 novembre 2023 à Limoges. Ils signent un morceau qui s'intitule "Le chanteur québécois", dans lequel ils évoquent la ville de Limoges. Explications.
Quelle ne fut pas notre surprise en constatant que le nom de la ville de Limoges est cité à maintes reprises dans une chanson des Fatals Picards intitulée "Le chanteur québécois".
Les paroles ne font pas rêver : "Mais je bosse à Limoges, chez Carglass, au service compta" ou bien "Quand tu vis à Limoges, y'a des perspectives que tu n'as pas".
Les Fatals Picards existent depuis plus de 20 ans. Le groupe est connu pour son humour décapant, très second degré. Alors, nous avons voulu en savoir plus sur cette chanson.
Une jolie sonorité
Laurent Honel, le guitariste, et Paul Léger, le chanteur, voulaient depuis longtemps écrire autour de l'accent québéquois, synonyme pour eux d'exotisme et de poésie.
L'annonce d'un cancer ou les tracas de la vie quotidienne, tout passe toujours mieux avec l'accent québéquois.
Laurent Honel, guitariste des Fatals PicardsFrance 3 Limousin
Paul Léger a eu l'idée de parler d'une rupture amoureuse : "J'aimerais bien, rien qu'une fois, Être un chanteur québécois, Ce serait plus facile, tu sais, De te dire que je m'en vais".
Laurent Honel nous explique que l'idée d'utiliser Limoges est venue naturellement : " On a commencé à écrire tous les deux. J’ai pris le piano et j’ai trouvé le pont musical. Quand tu es dans la composition, il y a des mystères, des trucs qui ne s'expliquent pas. Naturellement, est venu le « mais je vis à Limoges, loin des castors et du Saint-Laurent ». Ça aurait pu être Nevers, Châteauroux, Châtellerault ou Amiens. Je pense que le nom de Limoges est venu parce que c’est une ville dont le nom a une jolie sonorité. Il fallait qu’on ramène à une ville qui est loin du Canada".
Une ville normale
Le nom de Limoges a aussi été choisi à cause du verbe "limoger", né lors de la guerre 14-18. Les généraux qui n'avaient pas brillé au combat étaient alors envoyés à Limoges, loin du front. Pour Laurent Honel, "c'est devenu un symbole de réclusion."
Mais pour les auteurs, Limoges est aussi l'archétype de la ville normale. "Si on avait fait un clip, c’est Gustave de Kervern et Benoît Delépine qui l'auraient tourné. Car on a imaginé une ambiance France très normale. Je ne dis pas ça de manière négative", assure Laurent Honel, avant de détailler.
Une France qui est l’antithèse de l’idée qu’on se fait du Québec. C’est-à-dire quelque chose de très lointain et poétique.
Laurent Honel, guitariste des Fatals PicardsFrance 3 Limousin
"Je suis content de venir à Limoges"
Dans l'esprit des Fatals Picards, le Québec est lointain et donc beaucoup plus beau. Mais rien ne dit que les Québécois ne rêvent pas de Limoges, eux aussi, comme quelque chose de poétique. Tout n'est qu'une question de point de vue.
Laurent Honel aime passer de temps en temps à Limoges : "La France, on la sillonne, on y vit avec les Fatals. Paul est à Rennes, j’habite Lille. Yves est à Mimizan. Donc ce sont des lieux qu’on aime bien et où on aime faire des concerts."
J’aime beaucoup la gare de Limoges que je trouve très mystérieuse. Elle me fait penser à ces bâtiments qu’on trouve aux États-Unis et qui abritent des cultes francs-maçonniques. Cette gare, je la trouve très ésotérique.
Laurent Honel, guitariste des Fatals PicardsFrance 3 Limousin
Et puis Limoges est aussi un lieu où il fait très bon vivre quand on commence à être un peu moins jeune : "Moi qui viens d’avoir 51 ans, peut-être que quand j’avais 20 ans, Limoges m’apparaissait comme l’archétype de la ville dans laquelle il ne fallait pas s’enterrer. Alors que maintenant quand j’y vais-je suis content, surtout l’automne d’ailleurs."
Les Fatals Picards seront en concert à la salle John Lennon le 25 Novembre 2023