Depuis le 1er janvier, les traitements homéopathiques ne sont plus remboursés qu'à hauteur de 15%, contre 30% auparavant. Un premier pas vers le déremboursement total. Quelles conséquences pour les professionnels du secteur ? Les patients et les médecins vont-ils se détourner de l'homéopathie ?
 

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Une fois n'est pas coutume, le site Boiron de Limoges nous ouvre ses portes pour ce reportage, signe peut-être que le leader de l'homéopathie a besoin de redorer son image.

Ici, chaque jour, sont préparées les commandes pour 580 pharmacies sur un large territoire, allant de Châteauroux à Cahors.

Mais depuis l'ouverture du débat sur le déremboursement il y a deux ans, l'activité a baissé de 10 à 15%.

La responsable du site dénonce une "campagne de dénigrement d’une violence rare".

 

Des défenseurs convaincus


Depuis le 1er janvier, l'homéopathie n'est plus remboursée qu'à hauteur de 15%, et elle ne devrait plus l'être du tout d'ici un an. Pour les adeptes de ces traitements croisés dans les rayons d’une pharmacie du centre-ville, c'est une mauvaise nouvelle.

Nous avons aussi rencontré Jean Maclouf, un médecin généraliste homéopathe. Selon lui, les granules ont leur place en terme de santé publique. Il affirme prescrire 11 fois moins d'antibiotiques que ses confrères à Limoges.

 

Prise de distance


En France, un tiers des médecins prescrit régulièrement de l'homéopathie.

Mais certains prennent déjà leur distance, comme Jean-Christophe Nogrette, médecin généraliste et président du syndicat MG France en Haute-Vienne : "Les académies de médecine et de pharmacie ont étudié la question longuement avant de rendre des avis motivés, donc ça me paraît normal que les autorités politiques décident d’arrêter la prise en charge de ces médicaments-là, dans la mesure où ils n’ont pas fait la preuve d’une efficacité particulière."

 

Quelle formation ?


A la faculté de médecine de Limoges, le diplôme universitaire d'homéopathie, suspendu cette année faute de candidats, va évoluer vers une formation plus large sur tous les soins non conventionnels, comme l'acuponcture ou la mésothérapie.

Alors anticipe-t-on déjà un désintérêt des professionnels ? Au contraire, selon Pierre-Yves Robert, le doyen de la faculté de médecine de Limoges : "On a une demande du public, des patients, et des étudiants sur toutes les formes de pratiques, et il est important que l’université se positionne loin des dogmatismes."

 

Questions pour 2020


Pour tous les professionnels du secteur de l'homéopathie, 2020 sera une année charnière. Les patients vont-ils changer leurs habitudes ? Les mutuelles vont-elles proposer des remboursements ?
Le débat autour des petits granulés blancs n'est pas prêt de s'éteindre.

Reportage de Gwenola Beriou et Laurent Du Rusquec :
 
 
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