Les 19, 20 et 21 novembre prochain, toute la communauté de l’université de Limoges est appelée aux urnes pour renouveler les conseils centraux, lesquels éliront la nouvelle équipe présidentielle pour conduire le prochain cap de l’Université de Limoges pendant quatre ans. Isabelle Klock-Fontanille, actuelle présidente, ne se présentant pas à un nouveau mandat, deux collectifs exposent déjà leur vision de l'avenir, sans pour autant préciser encore leur carnet de route.
Les candidatures au renouvellement des trois conseils centraux de l'université de Limoges seront officiellement connues le 24 octobre prochain. Un suffrage indirect pour l'élection de la présidence de l'université, prévue en janvier 2025. Un nom sur lequel devront s'entendre les vingt-huit élus du conseil d'administration, seul conseil central à participer à cette élection.
Deux collectifs présentent déjà leur vision de l'université de Limoges pour 2025-2029 :
- le collectif "Respire" est menée par Stéphane Valette, qui annonçait, le 22 décembre 2023 en plein conseil d'administration dont il est vice-président, "se désolidariser de la méthode de travail utilisée par la Présidente depuis plusieurs mois"
- celui de Vincent Jolivet, directeur de l’IAE, l'école universitaire de management de l’Université de Limoges.
Ces deux collectifs soulignent que l’Enseignement supérieur et la recherche subissent depuis plusieurs décennies des réformes qui bouleversent les universités, dans un contexte de plus en plus concurrentiel, entre elles et avec le privé pour le volet formations. En dépit de cette évolution, les statuts et organisations n'ont pas suivi. Les financements des universités dépendent aujourd'hui d'appels à projets de l'État. Il est donc important d'en sortir lauréat pour obtenir les moyens de se développer.
Trouver une autre organisation, plus adaptée au contexte concurrentiel
Pour le collectif mené par Vincent Jolivet, l'université de Limoges a manqué des rendez-vous sur des projets structurants. "Si elle a été lauréate sur de très beaux projets pour soutenir des recherches en cours, comme "le campus numérique" en partenariat avec le CHU il y a deux ans, ou sur l'alliance européenne "EU PEACE", un programme sur l'analyse des conflits dans le monde, elle n'a pas été retenue sur les grands appels pour les investissements d'avenir, des projets ambitieux et ça pose problème".
Si on n’a pas la méthode on n’a pas la vision et si on n’a pas la vision on n’a pas la stratégie et donc on n’a pas les financements et dès lors on n’a pas la capacité pour se développer dans un monde concurrentiel
Vincent JolivetDirecteur de l'IAE, l'école supérieure de management au sein de l'université de Limoges
"Nous connaissons nos atouts : les compétences de nos personnels, notre offre de formation pluridisciplinaire, une recherche reconnue, un ancrage territorial, des partenariats pluriels... Néanmoins, les tentatives récentes des deux dernières présidences, qu'il s'agisse du projet de réorganisation de l'établissement ou encore des initiatives de gouvernance des ressources humaines de l’équipe en place, ont toutes suscité un climat d’incertitude et de doute".
Ce collectif veut retrouver une communauté "capable d’amener des projets communs, avec envie et cohésion".
Trouver une autre organisation en interne
La question n'est pas à leurs yeux de rechercher des responsables, mais de se concentrer sur l'avenir, en trouvant une autre organisation basée sur les échanges de compétences et les transversalités, pour augmenter les envies de travailler ensemble.
"L’état nous pilote avec un contrat d’objectifs et de performances, mais l’université doit aussi trouver une méthode de travail pour donner de la cohérence à son projet" précise Vincent Jolivet.
Pour l'heure, peu de différences exprimées par ces deux collectifs quant au cap à trouver pour l'université de Limoges si elle veut continuer demain à s'imposer.
Accroitre l'attractivité des campus
Pour le collectif de Stéphane Valette également, l'université doit accroître son attractivité. "Cela implique de soutenir et de renforcer les synergies entre les sites des différents campus et entre les composantes, les unités de recherche et les services supports pour favoriser l’innovation dans la recherche et la formation".
Les réformes successives ont alourdi à leurs yeux la charge administrative, autant de freins pour les unités de recherche qui doivent se reconcentrer sur la valorisation de leurs compétences.
Ce mouvement veut aussi "encourager l’engagement étudiant.
Une université dans laquelle les étudiants ne sont pas spectateurs, mais acteurs de la vie de leur établissement
Stéphane ValetteVice-président du Conseil d'administration de l'université de Limoges
Qui sont les deux personnalités à la tête des collectifs ?
Vincent Jolivet est maître de conférences. Il fait partie de l’équipe "Synthèse d’images réalistes" du département "mathématiques et Informatique" du laboratoire XLIM de l’université. Il est directeur de l'IAE, la marque de l'École universitaire de management au sein de l'université depuis 2015. Il est aussi à l’origine de la création du dispositif PEPITE (Pôle étudiant pour l'Innovation, le transfert et l'entrepreneuriat) il y a une dizaine d'années et toujours présent au sein de l’Université de Limoges, membre de projets internationaux, européens et nationaux.
Stéphane Valette est également maître de conférences, docteur en chimie-physique, procédés et matériaux. Il y enseigne à la faculté des sciences et techniques depuis 2006. Il est rattaché à l’IRCER, l’institut de recherche sur les céramiques.