Le mal-être est profond. Par un geste symbolique ce vendredi 19 avril, sans prise de parole et sans banderole, les syndicats policiers ont tenu à dénoncer un ras-le-bol qui pousse parfois au désespoir de certains de leurs membres. La hiérarchie a souhaité s'associer à ce mouvement.
Sur le fil depuis des mois
A limoges comme ailleurs, les sollicitations des policiers depuis novembre dernier sont régulières et touchent les mêmes effectifs. Les heures supplémentaires s'enchainent, les week-end également et les congés cet été ont été annulés pour cause de G7 en août prochain, à Biarritz.
Selon les syndicats, le manque de we complets a forcément des répercutions sur leur vie familiale, les tensions sont légion et c'est l'un des facteurs qui affecte particulièrement le moral des effectifs.
Pour Laurent Nadeau - Délégué Alliance 87
Un manque cruel d'effectifs, un manque de considération également... on dénombre 28 suicides depuis le début de l'année en France, 35 l'an passé. Le commissariat de Limoges a lui-même été marqué par le suicide de trois de leurs collègues ces cinq dernières années.Certains de nos collègues ont été appelés 20 week-end consécutifs, sans pouvoir faire de sport avec leurs enfants ni être auprès de leur épouse, forcément ça impacte la vie familiale
Pour le Commissaire Emmanuel Richard, Directeur de la Sécurité publique 87, le malaise touche tous les policiers
Je me sens concerné en tant que commissaire et en tant que directeur départemental, donc en tant que hierarchie, mais je me sens concerné en tant que policier, de l'adjoint de sécurité au commissaire, nous sommes tous concernés par ce phénomène