Les chiffres sont alarmants. En moyenne c'est un policier tous les 4 jours qui se suicide en France depuis le début de l’année 2019. Un phénomène inquiétant qui touche le Limousin et que dénoncent les syndicats.
Il s’est suicidé au début du mois de mars, quelques jours après la visite à Limoges du ministre de l’Intérieur, dont il avait assuré la protection 3 jours auparavant. Ce motard du commissariat de la ville de Limoges s’est donné la mort avec son arme de service.
Quelques semaines avant, ce sont 2 policiers de La Rochelle qui s’étaient suicidés. Des drames individuels qui interviennent dans un contexte de sollicitation sans précédent des effectifs. Une pression que les syndicats de police ont décidé de mettre en avant en ce début avril 2019.
Pour la secrétaire départementale Unité SGP Police de la Haute-Vienne, la brigadier-chef Colette Anglereau, il faut parler de cette pression, des horaires et des conséquences sur la fatigue, le moral des fonctionnaires et bien sur des répercussions sur la vie de famille.
Un plan de prévention a bien été mis en place au printemps dernier. Sans effet pour l'instant sur la courbe des suicides. 25 depuis le début de l'année, soit un tous les 4 jours. Et les instances locales ne semblent pas plus efficaces.
Des actions seraient en préparation dans les prochains jours pour interpeller le ministre de tutelle à propos de cette courbe inquiétante des suicides.
"Nous attendons une réponse forte"
"J’aimerais rappeler que derrière ce nombre de suicides il y a des hommes et des femmes avec une famille. Le numéro 25 s’appelait Christophe, il était major de police, il travaillait à Alès, il était apprécié de ses collèges et il a choisi d’aller se pendre à un arbre", déclare Grégory Hugue, membre national du syndicat Unité SGP Police FO.
La question que je me pose c’est, est-ce que notre administration a pris conscience que derrière les uniformes il y a des hommes et des femmes en souffrance, qui demandent à être préservés et entourés ? J’ai pas l’impression que ce soit le cas.
"Le mouvement des Gilets jaunes n’a pas impacté le volume de suicides, il ne faudrait pas accuser ce mouvement social de tous les malaises, précise-t-il par ailleurs. Mais c’est le suremploi qui pousse les policiers à craquer, c’est le management archaïque, la politique du chiffre et du rendement… Partir sur le terrain sans formation et sans matériel, c’est ce qu’on dénonce tous les jours dans les bureaux des préfets, des directeurs, des ministères. Nous attendons aujourd’hui une réponse forte."