Limoges traque le coronavirus dans ses eaux usées. Chercheurs et services des eaux de l'agglomération mènent une étude pour suivre l'évolution de l'épidémie. Une enquête par quartiers et dans certains Ehpads. Limoges est l'un des premiers territoires français à s'engager dans ce type de recherche.
Egoutier, Pascal Cluselaud se transforme ces derniers temps en véritable auxiliaire de santé.
Employé par le services des eaux de l'agglomération limougeaude, il réalise des prélèvements dans les stations de captage des eaux usées de l'agglomération limougeaude.
Il doit suivre un protocole très précis pour chaque prélèvement avec, notamment, lieu, date et heure.
"On a augmenté les points de prélèvements donc on a effectivement mis nos services beaucoup plus sur ce sujet", explique Philippe Janicot, chargé de l'assainissement à Limoges Métropole.
Ces échantillons vont permettre de rechercher la présence du coronavirus responsable de l'épidémie de Covid 19.
S'il n'est plus contagieux dans les eaux usées, on peut toutefois en mesurer la dissémination. Les premières mesures ont été menées lors de la première vague, au printemps 2020. En ce début 2021, l'étude est de plus en plus précise, car désormais 12 secteurs de l'agglomération de Limoges sont suivis indépendamment : 8 quartiers, 3 EHPAD et la station d'épuration principale.
"On essaie d'anticiper ce qui va se passer demain"
Les prélèvements sont étudiés dans un laboratoire de l'université de Limoges, membre du réseau national Obépine (Observatoire Épidémiologique des Eaux Usées). Ce consortium, né en avril 2020, s'est donné comme objectifs de :
- Promouvoir l’utilisation des eaux usées comme indicateur quantitatif des différentes phases de l’épidémie
- Evaluer l’infectiosité
- Pérenniser un dispositif national de suivi épidémiologique par les eaux usées
Pour identifier le virus de la Covid-19, malgré sa dilution, il faut qu'il soit très présent, c'est donc un indicateur important pour le suivi de l'épidémie.
Après un séquençage, les chercheurs pourront aussi analyser l'efficacité des vaccins sur d'éventuels nouveaux variants.
"C'est de la recherche parce qu'on essaie d'anticiper ce qui va se passer demain", indique Christophe Dagot, enseignant-chercheur Université de Limoges, "on va aller beaucoup plus loin sur le virus, sur les qualités du virus, sur les façons dont il se répartit dans la ville".
De nouveaux résultats sont attendus en cette mi-janvier. Toujours pour mieux comprendre et mieux affronter l'épidémie.
Les prélèvements effectués la semaine dernière ont révélé une baisse de sa présence, contrairement à Paris ou à Marseille où des prélèvements similaires ont montré une tendance à la hausse des indicateurs.