Ce mardi s'ouvre officiellement la 38ème campagne des Restos du Coeur. En Haute-Vienne, 10 600 personnes ont bénéficié des distributions alimentaires l'an dernier. Un chiffre en constante augmentation. À Limoges, une première distribution de denrées alimentaire a eu lieu ce lundi.
Bertina a poussé la porte des Restos du Cœur pour la première fois il y a trois mois : "je suis sans emploi, je ne gagne donc rien. Mais avec trois enfants, ce n'est pas facile. C'est la seule association qui m'a permis de m'en sortir"
Des fois je me dis : "tiens j'aimerais bien me prendre une pizza !". Mais je n'en ai pas les moyens.
Rémi
Rémi, lui, vient de trouver un emploi, mais il vivait jusqu'ici avec le RSA : moins de 600 euros par mois : "À partir du 15 du mois, je n'avais plus vraiment d'argent. On essaye de manger le moins possible. On ne peut pas se permettre de se faire plaisir. Des fois je me dis : "tiens, j'aimerais bien me prendre une pizza !". Mais je n'en ai pas les moyens".
Des profils différents, tous touchés par la crise énergétique. Cette année, l'association prévoit d’accueillir plus d’1 million de personnes et de servir plus de 140 millions de repas dans toute la France.
Sur Twitter, l'association a partagé un constat alarmant :
Les Restos ont donc décidé prendre en compte l'inflation lors des nouvelles inscriptions, comme l'explique Joëlle Dubut, co-responsable du centre du Chinchauvaud, en Haute-Vienne : "on leur demande de venir avec leurs factures d'EDF, de gaz, d'eau, et puis on rajoute cela dans nos tableaux des charges, pour aider les personnes qui sont dans des situations très précaires et qui ne s'en sortent plus".
Des dépôts déjà presque vides
Chaque semaine, près de 50 familles supplémentaires fréquentent ce centre du Chinchauvaud. Car avec l'inflation, le nombre de bénéficiaires a explosé : + 22% en Haute-Vienne cette année, et cela se voit dans les rayons. Au dépôt de Feytiat, l'approvisionnement se fait au compte-goutte, et les produits de première nécessité manquent déjà. Un flux tendu selon Philippe Lannelongue, co-responsable du dépôt, qui va être "éliminé dans le courant de la semaine ou lors de la distribution de la semaine prochaine. S'il ne rentre rien d'autre, je vais être coincé".
La prochaine collecte n'aura lieu qu'au mois de mars... D'ici là, il va falloir tenir tout l'hiver en comptant sur les arrivages nationaux.