5 jours après une manifestation houleuse aux abords de l’autoroute A 20 et au lendemain d’un week-end d’affrontements dans les Deux-Sèvres, une nouvelle marche contre la réforme des retraites est prévue ce mardi dans le centre-ville.
Depuis l’utilisation de l’article 49.3 pour entériner la réforme des retraites et une interview décriée du président de la République, le climat social semble particulièrement tendu en France et dans la région.
La 9ème manifestation organisée jeudi dernier a été marquée par des échauffourées en fin de journée, et des affrontements inquiétants se sont produits ce week-end autour des méga-bassines de Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres.
"Ce qui est important, c’est l’unité du cortège"
La préfète de Haute-Vienne a reçu ce lundi matin les organisations syndicales pour "travailler avec elles le parcours de telle façon à ce qu’il soit sécurisé." Selon Fabienne Balussou, tout se passera bien si les manifestants suivent le parcours qui est prévu : "Ce qui est important, c’est l’unité du cortège. Quand le cortège est unique et qu’il suit bien le tracé tel qu’il est défini, les choses se passent tout à fait normalement."
La semaine dernière, des manifestants s’étaient rendus au bord de l’autoroute A20, et la police s'était interposée. La préfète analyse : "Ce qui devient compliqué, c’est quand on a des individus qui sortent du cortège, qu’ils constituent des attroupements qui ne sont pas préparés, qui ne sont pas balisés et qui sont susceptibles de causer un trouble à l’ordre public et d’exposer la sécurité des personnes."
Ce mardi après-midi, plus de 100 policiers seront mobilisés. La marche s’élancera du carrefour Tourny vers la gare, le champ de juillet, la place Carnot et la place d’Aine, avec un retour au point de départ.
Lassitude ?
Côté syndical, Laurent Guéry représentant de la CGT Haute-Vienne, se dit confiant face aux risques de débordements : "Je pense que c’est surtout une crainte du gouvernement. S’il y a en qui débordent, il y peut-être un ras le bol, c’est pas à nous de le gérer." Et il rappelle le contexte : "Les gens n'en peuvent plus, ils en ont marre. On a fait 8 journées sans aucun incident. Le gouvernement a sa part de responsabilité."
Martine Lévêque, secrétaire générale de la CFDT en Haute-Vienne, rappelle également la responsabilité de l’Etat : "Nous allons prendre toutes les mesures qui relèvent de notre ressort pour garantir la sécurité des personnes qui sont dans le cortège. Mais pour autant, il relève quand même de la responsabilité de l’Etat de protéger les manifestants." Quelle sera la mobilisation ? "Je ne dirais pas qu’il y a une forme de lassitude, c’est vrai que la manifestation est rapprochée par rapport à celle de la dernière fois, mais la mobilisation est toujours là."
Difficile de dire comment la situation va évoluer. Le gouvernement ne souhaite toujours pas recevoir les syndicats pour évoquer la situation, et le Conseil constitutionnel ne devrait se prononcer sur la loi que dans un mois.
Avec Emmanuel Denanot