Après l’utilisation de l’article 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites, après le rejet à 9 voix près d’une motion de censure contre le gouvernement, après une interview controversée du Président de la République et de nouvelles manifestations, l’émission Dimanche en politique du 26 mars est consacrée à la situation particulièrement tendue que traverse le pays et à ses conséquences dans la région.
De gauche à droite, au Sénat ou à l’Assemblée nationale, tous les parlementaires du Limousin siègent dans l’opposition. Dans la rue ou dans les hémicycles, la plupart regrettent l’attitude du gouvernement, mais se heurtent à sa détermination.
Quelle est aujourd’hui la place des parlementaires dans le débat public ? Comment rendre compte dans les circonscriptions ? Quel peut-être l’impact de cette crise sociale et politique dans l’avenir ?
Nous avons posé ces questions à deux parlementaires : à gauche, Catherine Couturier, députée NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) de la Creuse. À droite, Daniel Chasseing, sénateur LIRT (Les indépendants, République et Territoire) de Corrèze. Thomas Marty, docteur en sciences politiques à l’Université de Limoges, apporte son expertise.
"Cette mobilisation, c’est jusqu’au retrait du projet"
Catherine Couturier, qui a manifesté à Paris jeudi, ne jette pas l'éponge, loin de là : "On poursuit dès aujourd’hui. L’intersyndicale appelle à une nouvelle journée d’action mardi. Cette mobilisation, c’est jusqu’au retrait du projet."
Daniel Chasseing est favorable à une réforme des retraites, mais il est en désaccord sur la méthode. Il redoute un dérapage : "Je ne suis pas dans la rue, mais je regarde ce qui est dans la rue. C’est assez inquiétant. Je souhaite que le Président de la République intervienne pour réunir les partenaires sociaux."
Pour Thomas Marty, la semaine passée a été marquée par une nouvelle étape de la mobilisation : "Si on reprend les chiffres des syndicats en Limousin, jeudi dernier, il y avait un 10ᵉ de la population qui était mobilisée, ce qui est énorme. Dans les discussions courantes, on va dépasser le simple cadre technique du report de l’âge légal pour aborder des thématiques autour du travail. La société toute entière va se sentir concernée par la réforme des retraites."
Il conclut : "En Limousin, d’une certaine manière, ça rebat les cartes, parce qu’il y a le mot crise derrière."