Lors du dernier conseil de sécurité de la ville de Limoges, la municipalité a annoncé l'installation d'une centaine de nouvelles caméras de vidéoprotection d'ici à 2026. Dans l'hypercentre ou en périphérie, elles aideront à lutter contre la délinquance et le trafic de stupéfiants.

Un chiffre : 350. C’est le nombre de caméras de vidéos protections qui seront installées aux quatre coins de Limoges d'ici à 2026. Dès l’an prochain, la ville comptera 80 nouvelles caméras, elles s’ajouteront aux 196 déjà en place.

Sécurité renforcée

Le renforcement de la sécurité à Limoges était au menu du dernier conseil local de sécurité de la ville, le 7 novembre 2023. En effet, la mairie a annoncé le déploiement de nouvelles mesures pour dissuader les actes de délinquances et lutter activement contre le trafic de stupéfiants.

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Aux abords des écoles, des commerces, en centre-ville ou en périphérie, il n’est pas rare d’apercevoir ces caméras qui captent la vie des Limougeauds au quotidien. Ces images sont réceptionnées par les opérateurs du Centre de supervision Urbain (CSU), un service de sécurité de la police municipale. « Elles visent à préserver le cadre de vie de la population », précise Cyril Sarlin, directeur de la Sécurité Prévention Salubrité à la ville de Limoges. Devant des dizaines d'écrans, ces opérateurs, reliés aux appels police, constatent en temps réel, les manquements ou infractions.

La vidéoprotection permet de résoudre entre "60 et 70 % des affaires judiciaires"

Le choix d’augmenter le nombre de caméras sur l’agglomération fait suite à un travail entre différents services : les référents des commissariats, l’ensemble des majors du secteur et la Direction interdépartementale de la police nationale.

L’objectif est de "prévenir les actes délinquants et de faciliter le travail des équipes", confie Cyril Sarlin. Peu d’indications quant aux placements stratégiques de ces nouvelles caméras. "Elles seront positionnées sur l’ensemble du secteur, que ce soit dans l’hypercentre ou dans les couronnes autour de Limoges."

Ces outils supplémentaires viendront compléter ceux déjà en place. "Elles nous permettront d’affiner les directions de fuites et de prendre en compte une personne d’un point A à un point B pour faciliter l’identification des auteurs et donc des poursuites."

Ces images sont conservées pendant quinze jours avant d’être détruites. Durant ces deux semaines, en cas de réquisitions judiciaires de la gendarmerie ou de la police, le CSU (Centre de supervision Urbain) peut bloquer ces images et graver les extraits demandés qui peuvent ensuite servir de preuve dans le cadre d'enquêtes.

En effet, ces extraits viennent directement en support de la police et de l’État, elles permettent de résoudre « entre 60 et 70 % des affaires judiciaires ».

Une politique sécuritaire affirmée par la municipalité dans un contexte d'augmentation des violences physiques et infractions. "Au 30 octobre cette année, grâce à la vidéo, nous avons dénombré 212 réquisitions, c'est 15 de plus que l'an dernier".

En 2023, à Limoges, le CSU a ainsi pu aider, selon lui, à l'interpellation de 90 personnes dans le cadre de flagrants délits.

"Nous sommes plutôt sur un ancien modèle qui ne remplace pas l'humain"

Thierry Miguel, ancien policier et élu d'opposition à la ville de Limoges

à France 3 Limousin

Pour Thierry Miguel, ancien policier et élu d'opposition à la ville de Limoges, cet outil est un véritable atout dans la politique sécuritaire, mais il présente aujourd'hui des limites. "Par principe, je ne suis pas hostile à la mise en place de la caméra de surveillance, mais on peut aujourd'hui multiplier tant qu'on veut les caméras sans pour autant avoir les moyens humains pour les exploiter."

Par le passé, il a dirigé le service en charge de la vidéosurveillance. Selon lui, il faut tendre maintenant "vers d'autres types de caméras, plus discrètes."

"Il y a vraiment des choses à revoir, nous sommes plutôt sur un ancien modèle qui ne remplace pas l'humain, confie-t-il. Ce dont nous avons besoin, c'est de rétablir la confiance avec les populations. Je suis plutôt favorable à une police municipale de proximité."

Le rôle de la police municipale

Depuis plusieurs années, la collaboration entre police nationale et municipale se renforce.

"Deux missions nous distinguent réellement, à la police municipale, nous n'avons pas les compétences pour les enquêtes judiciaires, ni pour le maintien de l'ordre (comme lors de manifestations). Ce sont les seules différences fondamentales, les autres ont été gommées avec le temps.", confie Cyril Sarlin.

C'était d'ailleurs la mission qui lui a été confiée en 2016, lors de son arrivée en Haute-Vienne. "Rendre plus opérationnelle la police municipale". "Voilà 25 ans que la police municipale a une forte implication sur le terrain, notamment au point de vue renseignement."

Dans cette optique, des recrutements dans la police municipale ont été annoncés lors du dernier conseil de sécurité de la ville. Dès l'an prochain, la police municipale de Limoges devrait accueillir 3 nouveaux agents au service médiation. "Le travail de médiateur est essentiel dans l'organisation de la sécurité, les médiateurs sont de vrais relais. Cela permettra de renforcer notre présence sur le terrain", confie Cyril Sarlin.

Ces effectifs seront bientôt complétés par la création d'une dizaine de postes de policiers municipaux qui arriveront sur place de manière progressive.

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