Le 29 janvier 2024, plusieurs œuvres d’art en porcelaine ont été dérobées dans la boutique du célèbre porcelainier, rue Albert Thomas à Limoges. Un homme a été interpellé et condamné à neuf mois de prison ferme. Selon son témoignage, les œuvres auraient été brisées lors de la fuite.
Lundi 29 janvier, à 7 h 50, les policiers limougeauds se rendent dans une grande enseigne de porcelaine de la ville, rue Albert Thomas. Un vol avec effraction a eu lieu chez Bernardaud. Plusieurs œuvres d’art ont été dérobées, parmi lesquelles, selon nos informations, au moins une sculpture liée à la collaboration avec Jeff Koons. Préjudice estimé : 200 000 euros. L’une des pièces volées est retrouvée brisée, devant la boutique.
Il n’aura pas fallu longtemps pour faire le lien avec une autre affaire : la division de la criminalité, au côté de la Police technique, retrouve en effet des indices, un blouson contenant des effets personnels, notamment une carte SIM appartenant à un homme placé en garde à vue quelques heures plus tôt.
"Un couteau dissimulé dans sa manche et un tournevis dans sa chaussette"
A 4 h 30 du matin, en effet, ce même jour, un riverain, rue de la Croix Rouge à Limoges, signale un homme déambulant dans les parties communes d’un immeuble, les mains ensanglantées. Les policiers interviennent. Sur les boîtes aux lettres, dans le hall de l’immeuble, des traces de sang. La police vient l'interpeller. Il présente des blessures superficielles aux mains. Sur place, les forces de l’ordre trouvent un couteau dissimulé dans sa manche et un tournevis dans sa chaussette. L’homme déjà connu de la Police faisait l’objet d’une interdiction de porter une arme. Il est placé en garde à vue.
À la première audition, l’homme prétend posséder un tournevis pour réparer son vélo et rentrer d’une soirée entre amis. Mais, lors de la deuxième audition, l’individu reconnait avoir participé au vol accompagné de deux autres personnes, contre la somme de 1000 euros. Selon nos informations, il a réussi à se faufiler dans la boutique à cause du système d'alarme, ce jour-là, défectueux. Il avoue avoir dérobé six œuvres d’art, "sans avoir la moindre idée de la valeur marchande qu’elles représentaient". Mais, il prétend ne plus se rappeler ce qu’il est advenu de ces œuvres en raison de sa forte consommation d’alcool et de crack. Il indique que le butin était fragile et que placé dans un sac de sport, il s’est brisé lors de la fuite. Selon nos informations, il se trouvait dans un état d'ébriété au moment du vol. Lorsqu'il est revenu à lui, constatant qu'il ne s'agissait pas d'un larcin de seulement quelques centaines d’euros, il a tout cassé.
Lors d’une enquête de voisinage, un habitant indique qu’il avait vu de nombreux éclats de verre, de couleurs similaires à celles des œuvres volées, ainsi qu'un sac de sport contenant également des débris de verre colorés devant le domicile de l'homme interpellé. Il précise aux enquêteurs avoir nettoyé le site et jeté les déchets. La police n'a donc pas pu récupérer ses preuves, car le contenu des containers relevé avait, entre-temps, été détruit en déchetterie.
À l’issue de sa garde à vue, l’homme a été déféré ce mardi 30 janvier en vue d’un plaider coupable où il a été condamné à dix-huit mois d’emprisonnement délictuel dont neuf mois fermes. Il a été condamné à rembourser les parties civiles.
Contacté par téléphone, Michel Bernardaud n’a pas souhaité répondre à nos questions.